Agression au CHU de Bordeaux: «On ne se sent pas du tout en sécurité»
FAITS DIVERS•Le personnel réclame des mesures de sécurité au plus vite...Clément Carpentier
L'essentiel
- Une aide soignante aurait été très violemment agressée mardi soir au CHU
- Le personnel dénonce un manque de sécurité dans l'établissement
- La direction pourrait rapidement prendre des mesures
Edit: L'aide soignante a finalement avoué aux policiers avoir inventé son agression et s'être auto-mutilée. Plus de détails ici.
Martine est encore sous le choc. Mardi soir, une de ses collègues aurait été violemment agressée dans le vestiaire du personnel au CHU Pellegrin de Bordeaux. Si l’aide soignante de 39 ans est hors de danger, cette jeune femme tire la sonnette d’alarme.
Des entrées en accès libre et un parking non-sécurisé
« On ne se sent pas du tout en sécurité à l'hôpital. Par exemple, il y a quatre entrées libres qui mènent à notre vestiaire sans contrôle. On a juste un badge pour ouvrir la porte de celui-ci », explique-t-elle. Celle qui se fait le porte-parole d’une bonne partie de ces collègues raconte qu’elle retrouve souvent des patients ou visiteurs perdus dans ces couloirs réservés uniquement au personnel. Martine rappelle au passage que ce même vestiaire avait été vandalisé, il y a deux ans.
L’aide soignante cite aussi le problème du parking non-sécurisé. Il serait loin et sans éclairage : « Au début de notre service (6h45) ou à la fin (21h), on se retrouve souvent totalement seul. C'est dangereux. On ne peut pas continuer dans cette situation. » Une lettre doit être envoyée dans les prochains jours à l’ARS (Agence Régionale de Santé) et au directeur de l’hôpital en ce sens.
Caméras, badges… La direction pourrait annoncer des mesures
Alors que l’Ordre national des infirmiers a été prévenu, les syndicats réclament des mesures urgentes pour garantir la sécurité du personnel. De son côté, Martine aimerait que « des caméras soient installées dans les couloirs qui mènent au vestiaire ou que l’utilisation d’un badge magnétique soit obligatoire au niveau des entrées. » Un représentant syndical parle d’ailleurs du CHU de Bordeaux comme d'un vrai « gruyère », rapporte France Bleu Gironde.
La direction de l’établissement a, elle, réagi via un bref communiqué. Selon ses dires et « d’après les premières constatations, la porte de ce vestiaire, réservée aux professionnels et accessible exclusivement par badge, n’a subi aucune effraction. » Elle ajoute qu'une « enquête interne a été diligentée par la direction du CHU de Bordeaux et un CHSCT (Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail) extraordinaire va être convoqué afin de tenir les partenaires sociaux informés de la situation et des mesures prises par la direction. »