LEGISLATIVESLégislatives: Le FN allège ses kits de campagne, qui lui ont valu un procès

Législatives: Le FN allège ses «kits» de campagne, qui lui ont valu un procès

LEGISLATIVESLes juges y ont vu une escroquerie au préjudice de l’Etat...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L'essentiel

  • En 2012, le FN proposait un kit de campagne à 16.000 euros pour ses candidats
  • Beaucoup pensaient qu'il était obligatoire
  • Le parti est soupçonné de surfacturation

Le Front national disait vouloir offrir une campagne clé en mains à des candidats peu expérimentés. Les juges y ont vu une escroquerie au préjudice de l’Etat. Pour les législatives 2017, le parti allégera donc son système de kits de campagne déjà employé notamment en 2012, selon des documents que l’AFP s’est procurés lundi, ce système lui valant un prochain procès en correctionnelle pour des soupçons de surfacturation.

« Afin d’harmoniser les campagnes de terrain, tant sur la forme que sur le fond, un kit de campagne personnalisé de qualité professionnelle est proposé aux candidats », écrit lundi Nicolas Bay, secrétaire général du parti et patron de la campagne des législatives, dans une note aux candidats et aux responsables départementaux du parti de Marine Le Pen.

Ce kit « permettra notamment de bénéficier d’un journal 4 pages personnalisé destiné à couvrir toutes les boîtes aux lettres de la circonscription. Bien entendu, ce kit a vocation à être complété par des documents locaux » supplémentaires, affirme Nicolas Bay.

Un kit que beaucoup pensaient obligatoire

Dans le kit de campagne « de base », à 5.500 euros, figurent les documents de la campagne officielle (hors article R.39 du code électoral) pour 300 euros, la conception et l’impression d’un journal de 4 pages de campagne à 50.000 exemplaires pour 3.500 euros, un site-portail internet pour 400 euros et une expertise comptable pour 1.300 euros. Est aussi proposé un « financement correspondant à ce kit » via un prêt « consenti par le Front national directement » à un taux de 5 % sur 9 mois.

En 2012, ce prêt se faisait via le micro-parti « Jeanne » de Marine Le Pen, avec un taux de 6,5 % sur un an. Quelque 525 candidats frontistes sur 577 avaient eu recours au kit, obligatoire aux yeux de nombre d’entre eux, dont les prestations étaient fournis par Riwal, société d’un proche de Marine Le Pen, Frédéric Chatillon, ex-dirigeant du GUD qui a encore œuvré dans la communication frontiste lors de la campagne 2017.

En 2012, le montant moyen du kit était de 16.650 euros, dont 600 euros pour les documents de campagne officielle, 3.500 à 5.900 euros selon le format pour la conception et l’impression d’un journal de 4 pages à 30.000 exemplaires, 1.800 euros pour le site-portail internet, 1.200 euros pour les frais d’expertise-comptable. S’y ajoutaient de nombreuses autres prestations. La justice a renvoyé le FN en procès à une date encore inconnue. Des enquêtes judiciaires ont été ouvertes concernant les campagnes frontistes ultérieures.