Présidentielle: Marine Le Pen a-t-elle traité François Fillon de «merde»?
POLITIQUE•La candidate frontiste aurait répondu à une question sur François Fillon que le candidat des Républicains est une « merde ». Le FN dément…O.G.
Serait-ce la sortie la plus élégante de cette fin de campagne houleuse ? Ce jeudi, le journal italien Corriere della Sera publie l’interview de la candidate frontiste. « François Fillon a appelé à voter pour votre adversaire, il a parlé de la « violence et de l’intolérance du Front national ». Pourquoi ? » interroge le journaliste italien.
« Ce sont des merdes »
D’après l’interview, la candidate aurait « explosé » et répondu : « Parce que ce sont des merdes, je suis désolée, mais aucun autre terme ne me vient à l’esprit. »
L’entourage de Marine Le Pen dément (et crie à la manipulation)
« Tout ceci est faux et le journaliste italien va faire un démenti en arrivant à Rome », a affirmé à l’AFP l’entourage de la candidate.
« J’ai assisté à la conversation avec le Corriere. Marine a dit "Fillon a appelé à voter Macron car il est dans la merde" », a assuré à l’AFP Frédéric Chatillon, membre de son équipe de campagne.
« C’était vraiment une conversation (en français sans traducteur) avec un verre à la main et non pas une interview formelle » et « le journaliste ne parlait pas parfaitement français », a encore dit Frédéric Chatillon, qui a contacté lui-même l’AFP.
Contacté par Le Monde, le directeur de campagne de Marine Le Pen, David Rachline, donne une autre version : il assure que la candidate « n’a jamais tenu ce style de propos (…). J’ai assisté à la conversation, elle a parlé de “trahison de ses électeurs”. Il a mal compris. De toute façon, on portera plainte pour diffamation. Une manip’de plus de fin de campagne. »
Le démenti du journaliste italien n’est toutefois pas près d’arriver, bien au contraire : « Je ne peux que confirmer ce que j’ai écrit. Elle a dit "Ce sont des merdes". J’ai fait mon travail », a certifié à l’AFP le journaliste du Corriere della sera Aldo Cazzullo à propos de cette « conversation », qu’il a retranscrite sous forme d’interview. « Elle parlait de François Fillon, pas de ses électeurs », a-t-il par ailleurs assuré.
Détournement sur les réseaux
Les internautes, eux, n’ont pas attendu longtemps pour s’emparer de ce possible dérapage verbal et tourner en dérision la phrase prononcée par la candidate lors du débat présidentiel de mercredi soir : « Je n’ai jamais insulté quelqu’un en raison de son origine ou de sa nationalité. »
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