REPORTAGELes sept différences de Le Pen entre avant et après le 1er tour

Présidentielle: Avant ou après le premier tour? On a joué au jeu des sept différences au meeting de Marine Le Pen à Nice

REPORTAGEPar rapport à la campagne présidentielle avant le premier tour, le meeting de Marine Le Pen de ce jeudi à Nice (Alpes-Maritimes), a des accents différents…
Anne-Laëtitia Béraud

Anne-Laëtitia Béraud

De notre envoyée spéciale à Nice (Alpes-Maritimes),
Le dernier meeting de Marine Le Pen d’avant le premier tour datait du 19 avril à Marseille (Bouches-du-Rhône). Depuis, la candidate Front national est arrivée deuxième au premier tour de l’élection présidentielle, et se retrouve face à Emmanuel Macron (En Marche !) pour le second tour, le 7 mai. Direction le sud pour Marine Le Pen qui organise ce jeudi soir son premier grand meeting de l’entre-deux-tours, à Nice, devant près de 4.000 personnes. Un jour après le coup médiatique de la candidate sur son concurrent à l’usine Whirlpool d’Amiens, 20 Minutes est aussi au Palais Nikaia à Nice. L’occasion de repérer sept différences et des nouveautés par rapport aux précédents meetings de la candidate.
1. Un nouveau slogan et des nouvelles affiches
« Choisir la France » : le slogan pour le second tour dégainé mercredi midi par le Front national, quelques minutes après que l’équipe d’En Marche ! ne dévoile le sien - les deux candidats ont joué mercredi au chat et à la souris -, s’étale en lettres énormes derrière le pupitre. Les affiches bleu et blanc ont été imprimées à vitesse grand V. L’ancien slogan, « Au nom du peuple », n’a cependant pas totalement disparu, et est éclairé avec un « Votez Marine » sur les murs du fond du Palais des congrès.

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2. Pas d’orateur avant la prise de parole de Marine Le Pen
Le comédien Franck de la Personne, « prise de guerre » du FN dans le monde de la culture, chauffait régulièrement les salles avant le discours de Marine Le Pen. Pour ce premier meeting d’entre-deux-tours, place à la seule candidate, pour mieux appuyer son discours et ses arguments.
3. Cocorico
Marine Le Pen a rassemblé 7,7 millions de voix au premier tour de la présidentielle, le 23 avril. Un score qui donne des ailes à la candidate, revenant avec satisfaction sur ce score qui dépasse celui de son père en 2002. « C’est le record des patriotes ! », se réjouit-elle. Un terme, celui de « patriote », qui est d’ailleurs disputé entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. A Nice, la candidate raille son concurrent « qui tente d’usurper le terme de patriote ».
4. Marine Le Pen « détachée de toutes attaches partisanes » du FN
Une élection, soit la rencontre d’un homme et du peuple. La candidate, qui applique cette formule gaullienne en effaçant son nom de famille ou celui du Front national dans sa propagande électorale, va désormais plus loin. Après s’être « mise en congé de la présidence du FN » lundi, Marine Le Pen déclare à Nice: « Je ne suis pas la candidate d’un parti (…) je me suis dégagée de toutes les attaches partisanes ». Pour mieux convaincre des électeurs hostiles au FN ou au nom Le Pen, et susciter des ralliements.
5. Pilonnage exclusif d’Emmanuel Macron
Si le candidat d’En Marche ! n’était pas épargné avant le premier tour, le match à deux pour l’Elysée rétrécit désormais la cible. Les flèches de Marine Le Pen se concentrent donc sur Emmanuel Macron, décrié comme le candidat « de la banque », « de la haute finance », « de l’oligarchie ». Son dîner avec des amis dans un restaurant parisien, au soir du premier tour de la présidentielle, est raillé par Marine Le Pen : « La Rotonde, c’est son Fouquet’s à lui », dit-elle, faisant référence au dîner de Nicolas Sarkozy après sa victoire en 2007, une réunion avec de riches amis qu’il a porté comme une croix tout au long de son quinquennat. Ce rival est sifflé à intervalles réguliers lors du discours de Marine Le Pen. Et une partie de la foule lui a adressé des insultes peu avant que la candidate monte à la tribune, criant : « Macron on t’encule ».
6. Coucou aux électeurs déçus de Jean-Luc Mélenchon
Les frontistes rivalisent de mots doux en direction des électeurs du candidat Jean-Luc Mélenchon, qui a obtenu 19,6 % des voix au premier tour... Marion Maréchal-Le Pen, qui estimait avant le 23 avril « n’avoir rien de commun avec Jean-Luc Mélenchon », admet ce jeudi « des aspirations communes » avec les électeurs de l’ex-candidat de France insoumise… A Nice, la candidate fait référence à la figure de gauche Jean Jaurès. Elle se pose longuement comme « une présidente qui protège », qui augmente le pouvoir d’achat, le minimum vieillesse ou l’allocation pour les handicapés, affirmant encore vouloir abroger la loi El Khomri. « La protection est au cœur de mon projet. Mon projet c’est de vous protéger. Je l’ai dit aux salariés de Whirpool », lance-t-elle à ses fidèles. « Je veux donner de l’oxygène aux familles qui ont tant souffert ces dernières années ». Avant de terminer son discours en lançant : «​Je dis aux Français : "Dégagez-les [adversaires] !" », reprenant ici un terme usité par Jean-Luc Mélenchon avec le « dégagisme ».
7. Christian Estrosi visé
L’ancien maire LR de Nice, Christian Estrosi, a annoncé voter en faveur d’Emmanuel Macron après la défaite de François Fillon. Sur cette terre des Alpes-Maritimes qui a placé Marine Le Pen devant François Fillon au premier tour de la présidentielle, à plus de 27 %, cet appel ne passe pas. Christian Estrosi est longuement sifflé et hué, avant que la foule crie « Estrosi démission ». A noter que Christian Estrosi avait été sifflé par les militants Les Républicains il y a une dizaine de jours à Nice, lors du meeting de François Fillon…Bonus : ce qui n’a pas changé
  • Les slogans « On est chez nous » et « On va gagner » scandés à intervalles réguliers, tout comme la Marseillaise
  • Le show pyrotechnique à la fin du discours de la candidate, avec musique d’inspiration irlandaise, feux, et cotillons.

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