POLITIQUEMais que vont devenir le PS et LR dans les semaines à venir?

Présidentielle: Mais que vont devenir le PS et LR dans les semaines à venir après leur échec cuisant?

POLITIQUEAprès l'échec des deux candidats à la présidentielle, quel avenir pour le Part socialiste et Les Républicains?...
Thibaut Le Gal

T.L.G.

L'essentiel

  • Les deux échecs des candidats vont-ils entraîner une crise de leur parti politique?
  • Au PS, la fracture entre la ligne Valls et la ligne Hamon devrait tenir jusqu'aux législatives
  • Chez Les Républicains, le barrage républicain ne fait pas l'unanimité

Pour eux, la page se tourne. Après les éliminations de François Fillon et de Benoît Hamon dès le premier tour de la présidentielle, les Républicains et le Parti socialiste pensent déjà à la suite. « Les deux partis de gouvernement sont confrontés à la même alternative : éclatement ou rétrécissement », avance Stéphane Rozes, politologue et président de CAP (conseils, analyses et perspectives). Ce lundi, chaque camp a tenté de ressouder les rangs. Pour combien de temps ? 20 Minutes tente d’y voir plus clair.

Pour le PS, l’unité… avant l’implosion ?

Avec 6.35 % des voix, c’est soupe à la grimace côté Solférino. Manuel Valls n’a patienté que quelques heures avant d’achever le candidat PS. « C’est la fin d’un cycle, la fin d’une histoire », a lancé l’ancien Premier ministre lundi matin sur France Inter. « Nous sommes dans une phase de décomposition, de démolition, de déconstruction, moi j’aimerais qu’on soit, mais c’est sans doute un peu tôt, dans une phase de reconstruction ». Pour une fois, l’entourage Hamon était d’accord, appelant à « un nouvel Epinay [acte de fondation du PS] ».

« Avant de penser à un nouveau congrès, le PS doit s’interroger sur son fonctionnement même, face à l’irruption de mouvements politiques disruptifs, sur internet, comme En Marche ! ou même la France insoumise », tempère François Kalfon, ex-lieutenant de Montebourg. Jean-Christophe Cambadélis non plus, ne semble pas pressé d’en découdre. « L’introspection viendra (…) Mais pas maintenant. Car le temps de l’explication n’est pas venu ».

« Rappelons que Valls, Hamon et les autres ont tous un intérêt : être élus députés. Donc il ne faut pas casser le parti trop vite, en réglant leurs comptes avant les législatives », avance Rémi Lefebvre, professeur de science politique à l’université Lille-II et spécialiste du PS*. « Mais les deux lignes ne sont plus conciliables. La question n’est pas de savoir si le PS va disparaître mais qui va garder la vieille maison ? Et combien de députés suivront Valls dans sa volonté de gouverner avec Emmanuel Macron ? »

Chez Les Républicains, ça tient

La droite aussi a connu un échec historique. Le premier responsable, François Fillon, a annoncé ne pas vouloir mener le « combat » des législatives. Mais le barrage au FN ne convainc pas tout le mond à droite. « La famille restera unie. Je n’ai pas trop d’inquiétude là-dessus. L’adhésion au projet de Fillon [19.9 %] montre que nous avons une carte à jouer aux législatives », pense Vincent Chriqui, directeur de campagne du candidat.

« Je ne crois pas à une explosion rapide de la droite. L’UDI et LR ont d’ailleurs annoncé qu’ils maintenant leur alliance pour les législatives », abonde Eddy Fougier, politologue de l’Iris. Stéphane Rozès est moins serein pour l’avenir de la droite. « Le FN pourrait sortir en tête dans 130 circonscriptions et apparaître comme une force d’alternance pour l’électorat de droite. D’autant que la moitié des électeurs de droite seulement suivra les consignes du parti, d’appeler à voter contre Marine Le Pen ».

*Rémi Lefebvre est conseiller municipal PS à Hellemmes