INTERVIEWPrésidentielle: «Jean-Luc Mélenchon a clairement bénéficié du vote utile»

Présidentielle: «Jean-Luc Mélenchon a clairement bénéficié du vote utile»

INTERVIEWCécile Alduy, chercheur associée au Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), explique les clés de la bonne campagne du candidat de la France insoumise…
Le 12 avril 2017, Jean-Luc Melenchon. AP Photo/Michel Spingler.
Le 12 avril 2017, Jean-Luc Melenchon. AP Photo/Michel Spingler. - Michel Spingler/AP/SIPA
Delphine Bancaud

Propos recueillis par Delphine Bancaud

L'essentiel

  • Le candidat a clairement bénéficié du vote utile des électeurs de gauche.
  • Ses qualités d’orateur l’ont clairement démarqué de ses concurrents lors des débats télévisés.
  • Sa campagne a été très performante sur le numérique. .

Un beau score, mais qui ne suffit pas pour le qualifier au second tour de la présidentielle. Jean-Luc Mélenchon a recueilli 19,2 % (Ipsos) des suffrages ce dimanche. Ce résultat marque une belle progression par rapport celui qu’il avait remporté au premier tour de la présidentielle en 2012 (11,1 % des voix). Pour 20 Minutes, Cécile Alduy, chercheur associée au Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) analyse les clés de la réussite de la campagne du candidat de La France insoumise.

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Comment expliquer le score élevé de Jean-Luc Mélenchon au premier tour, comme le prévoyait d’ailleurs les sondages ?

La campagne s’est déroulée dans un climat particulier, où la question du vote utile s’est imprimée dans le débat politique, ce qui a créé une pression sur les électeurs. Ceux de gauche se sont demandé quel serait le candidat le plus apte à accéder au second tour, face à Marine Le Pen, Emmanuel Macron ou François Fillon. Et c’est Jean-Luc Mélenchon qui est apparu à beaucoup comme le candidat ayant le plus de chance d’être présent au second tour. En résumé, il a clairement bénéficié du vote utile.

Et alors que l’on pensait que les thèmes de l’identité et de la sécurité seraient au cœur de la campagne, il n’en a rien été. Ce qui a avantagé Jean-Luc Mélenchon qui n’aurait pas démontré une grande crédibilité sur ces sujets. Il en a profité pour se rendre visible sur une autre thématique, qui est montée dans le débat avec « les affaires » : celle de la moralisation de la vie publique. Et comme le candidat de La France insoumise prônait le dégagisme et l’instauration d’une VI République, il a été très audible.

Est-ce que ces qualités de tribun ont fait beaucoup dans son succès ?

Elles y ont participé car ses performances oratoires ont été manifestes lors des débats télévisés, alors que les autres candidats étaient sur la défensive. En bon expert de la communication, il a aussi adouci son discours dès qu’il a commencé à percer dans les sondages. Il s’est présenté sous un jour plus convivial et s’est montré par exemple, moins agressif à l’égard des journalistes, qu’il n’aime pourtant pas.

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Comment expliquer qu’en 2012, sa campagne avait beaucoup moins bien pris qu’en 2017 ?

Ce qui a changé par rapport à 2012, c’est qu’il s’est positionné comme un candidat antisystème, en se revendiquant moins de gauche, que populiste. Il a compris qu’il ne fallait pas forcément mettre en avant des idées de gauche, notamment sur l’immigration, mais qu’il fallait adopter une posture plus vague en s’adressant au peuple. Il a ainsi pu fédérer la colère d’un électorat beaucoup plus large que celui de gauche.

L’une des réussites de sa campagne n’est-elle pas aussi qu’elle a très bien pris sur le web ?

Si car Jean-Luc Mélenchon s’est beaucoup appuyé sur des réseaux médiatiques alternatifs : son blog, son compte Twitter, le site de La France insoumise, sa chaîne Youtube, son compte Facebook… Ces réseaux ont amplifié les bonnes nouvelles concernant son envolée dans les sondages, ce qui a motivé encore d’autres citoyens à se ranger derrière sa candidature.

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