VIDEO. Présidentielle: «Il faut uniformiser les charges sociales et les règlements sur les produits phytosanitaires»
A VOS SOUHAITS•Avant l’élection présidentielle, « 20 Minutes » est allé à la rencontre des Français pour prendre le pouls de la nation…Propos recueillis par Jérôme Diesnis
Riches, pauvres, chômeurs, jeunes, retraités, zadistes… A l’approche de l’élection présidentielle des 23 avril et 7 mai, 20 Minutes est allé à la rencontre des Français de tous les âges et dans tout le pays, afin de prendre le pouls de la nation.
A chaque personne interrogée, trois questions ont été posées, toujours les mêmes. Aujourd’hui, c’est au tour de Pascal Dagany, 51 ans, domicilié près de Montpellier et viticulteur à Nizas (Hérault), d’y répondre.
Quelle première mesure doit être prise par le nouveau chef de l’Etat ?
Il me semble urgent d’insister sur l’uniformité des charges sociales et des règlements sur les produits phytosanitaires. Il est compliqué de produire du vin avec des normes françaises contraignantes pour ensuite se retrouver en compétition avec des pays qui n’ont pas la même rigueur, comme l’Espagne, l’Italie et la Grèce. C’est un problème que la profession soulève depuis des années. Tant qu’on n’aura pas cette uniformité des produits, des droits et des devoirs, ce sera assez compliqué.
Dans ce monde de mondialisation dans lequel on fonctionne très bien, j’aimerais quelques règles supplémentaires, notamment limiter le rendement exigé par les fonds de pension et revenir sur des bases plus conformes à la réalité. Que tous les dix ans, on revienne à des bases contrôlées par les structures d’Etat. Que des ultralibéraux et des ultra-groupes gagnent tant d’argent me paraît trop par rapport au sens de l’humanité.
Par ailleurs, la santé est un problème important en milieu rural. J’aurais aimé un grand débat de fond sur la place du sport dans notre société, de façon à intégrer la prévention dans les grandes orientations données à ce quinquennat. Pour lutter contre le tabac, l’alcoolisme, la dépression, l’absentéisme, dans certains corps de métier, je fais partie de ceux qui pensent que le bien-être et la dynamique d’un peuple se font aussi par le sport et la culture physique.
Pourquoi êtes-vous intéressé par cette élection ?
Je ne crois pas à l’homme providentiel, ni à l’avenir des partis. Je crois plutôt en des débats de fond de questions qui se soulèvent dans notre société. Je crois à l’intelligence globale collective qui sort de chaque citoyen. Je considère que la politique est au centre de la cité. Il est très intéressant de voir comment nous pouvons organiser la cité, le lien avec les autres pays européens, qu’est-ce que la mondialisation, le repli sur soi. De grands partis de gouvernement participent au jeu de l’autoflagellation par le biais des primaires.
Les accords des hommes entre eux font exploser les groupes. On ouvre une aire différente, au moment où le monde se cristallise avec les blocs Trump - Poutine, au moment où l’on assiste à un repli sur soi que l’on sent dans les villages. Il y a dix ans, on parlait beaucoup de mutualisation dans nos villages, de projets communs. Plutôt que de participer à l’anxiété, il faut remobiliser les gens autour de la créativité, des projets de bonheur. Plein de choses fonctionnent en 2017, même si on préfère parler de ce qui ne fonctionne pas. Je m’intéresse à la campagne présidentielle, mais je la trouve pauvre.
Avez-vous déjà finalisé votre vote ?
J’ai un vote de conviction, historique, mais je pense que je vais voter pour éviter ce que je ne veux pas. Mon vote ne sera pas extrémiste, mais je mesure la limite et le pouvoir de ce vote-là.