Le candidat du Parti socialiste, Benoît Hamon, connaît une campagne présidentielle difficile. Lâché par une fraction de son camp, il a été nettement dépassé par l’autre candidat de gauche, Jean-Luc Mélenchon, dans les sondages. Sur France 2 samedi, le député des Yvelines a en outre déjà dit qu’il voterait pour son ancien collègue socialiste si le candidat de la France insoumise atteignait le second tour au soir du 23 avril. Des internautes de 20 Minutes initialement pro-Hamon ont expliqué sur notre page Facebook pourquoi ils comptaient désormais soutenir l’autre possibilité à gauche.

Les avis sont unanimes. Il y a d’abord la question du « vote utile », à défaut d’avoir assisté à une union entre les deux candidats. « Il y a une dynamique incontestable qui fait qu’il est bien plus sage de voter pour lui plutôt que de perdre son vote pour un candidat à la traîne », tranche Romain. Amin détaille le mouvement qu’il anticipe : « Pour faire passer la gauche, les électeurs de Hamon et de Mélenchon choisiront celui qui est le plus haut dans les sondages. 70 % souhaitent une union, donc on peut envisager un ralliement massif pour JLM dans les prochains jours. »

Le PS comme repoussoir

Certains espèrent encore un retrait de Benoît Hamon, « s’il veut voir vraiment des idées de gauche aux pouvoirs », estime Jérémy. « Il serait intelligent, il se lierait à Mélenchon, mais pas l’inverse, Mélenchon a plus de charisme que lui ! Hamon n’est pas crédible, d’où la fuite de tout le PS vers Mélenchon ou Macron », juge de son côté Jocelyne. Kakou résume la position de nombreux socialistes : « Depuis 1981 j’ai toujours voté pour le PS, là, je change, je vais voter Mélenchon. »

Pour de nombreux convertis au mélenchonisme, le député européen incarne plus surement la gauche que Benoît Hamon et, surtout, que le Parti socialiste. « Lâché par le PS duquel il est pourtant légitime, il devrait se rallier à Mélenchon, créant ainsi un parti de gauche qui serait alors le premier de France », avance Frédéric, tandis qu’Arnaud, qui a voté pour le chantre du « futur désirable » lors de la primaire en janvier, a vite changé d’avis pour le scrutin présidentiel : « Rapidement, Benoît Hamon s’est droitisé sous la pression de ses camarades du PS. La situation s’est dégradée avec les défections, et la décomposition progressive du PS. Mon envie de vote pour Hamon a été très éphémère, la seule gauche n’étant plus représentée que par la France Insoumise et Mélenchon. »