VIDEO. Présidentielle: «Il faut revoir le système d'imposition, les classes moyennes sont surtaxées»
A VOS SOUHAITS•Avant l’élection présidentielle, « 20 Minutes » est allé à la rencontre des Français pour prendre le pouls de la nation…Propos recueillis par Elsa Provenzano
Riches, pauvres, chômeurs, jeune, retraités, zadistes… A l’approche de l’élection présidentielle des 23 avril et 7 mai, 20 Minutes est allé à la rencontre des Français de tous les âges et dans tout le pays, afin de prendre le pouls de la nation.
A chaque personne interrogée, trois questions ont été posées, toujours les mêmes. Aujourd’hui c’est au tour d’Ezequiel Wachs un Argentin de 29 ans, consultant en gestion des risques à Bordeaux et qui vient d’obtenir la nationalité française, d’y répondre.
Quelle première mesure doit être prise par le chef de l’Etat ?
Il y a plusieurs choses, d’abord au niveau international, même si c’est symbolique, je pense que c’est très important de marquer une différence nette avec la politique de Trump aux Etats-Unis et un certain virage à l’extrême droite dans toute l’union européenne. Il est aussi important, ne serait-ce que dans le discours, de faire valoir les valeurs de la France, comme un pays qui défend les droits de l’Homme, la liberté individuelle et la diversité culturelle. Je pense que le prochain gouvernement devra marquer une différence là dessus, pour arrêter les discours xénophobes ou qui prônent la peur.
Au niveau national, je pense que c’est important de revoir le système d’imposition, je trouve ça particulièrement injuste car on a tendance à surtaxer certains ménages, notamment de la classe moyenne. Les plus riches échappent à l’impôt par différents mécanismes (Panama, etc.) alors que les classes moyennes sont surtaxées ce qui limite leur pouvoir d’achat. Je me sens impliqué sur ce sujet.
Pourquoi êtes-vous intéressé par cette élection ?
J’ai été naturalisé en novembre 2016 et je me suis inscrit le dernier jour possible sur les listes électorales, le 31 décembre 2016, après avoir obtenu mon passeport juste à temps. Quand on est naturalisé le fait de pouvoir voter c’est une différence majeure. C’est assez magnifique qu’en France, après avoir habité quelques années sur le sol national, on puisse voter et donner son avis, ce n’est pas le cas dans tous les pays. Pour une élection présidentielle, les enjeux sont plus importants et je me sens impliqué : je sais que ce qui se passe au niveau politique influence ma vie.
Avez-vous déjà finalisé votre vote ?
L’élection va être un moment assez symbolique pour moi mais je suis assez déçu car on a le choix entre une droite assez corrompue, une gauche démagogue et un centre qui ne sait pas trop où il va.
Alain Juppé est le candidat qui me motivait le plus car je sais ce qu’il a fait à Bordeaux. Il a impulsé une dynamique au niveau culturel, urbanistique qui en fait une ville en transition, ce qui est très rare en Europe. Mais l’élection ce n’est pas la même échelle. Et, au-delà de ce qu’il a fait à Bordeaux, j’apprécie son ambition assez centriste et modérée à l’heure où il y a trop de dramatisations dans la vie politique française. Le gaullisme d’Alain Juppé sert sa stature d’homme d’Etat mais cela l’a aussi desservi, ce n’est pas ce qu’on recherche en 2017.
Je vais voter par dépit et sans conviction pour Emmanuel Macron qui est le moins pire des candidats. J’apprécie sa volonté de trouver un juste milieu, même si le côté « attrape-tout » de son programme me fait un peu peur. Fillon a un discours conservateur, très libéral et catholique qui m’effraie un peu.