ELYSÉELes maires sans étiquette courtisés par les candidats à la présidentielle

Présidentielle 2017: Les maires sans étiquette se font courtiser par les candidats

ELYSÉEPlusieurs maires sans étiquette courtisés par des candidats à la présidentielle en quête de leurs parrainages témoignent dans « 20 Minutes »...
L. C. avec G. Durand, J. Gicquel, E. Provenzano, B. Poussard

L. C. avec G. Durand, J. Gicquel, E. Provenzano, B. Poussard

Il ne reste plus qu’un mois aux candidats à l’élection présidentielle pour déposer les 500 parrainages d’élus indispensables à quiconque brigue l’Elysée. Dans cette dernière ligne droite, les maires sans étiquette sont une cible de choix pour les candidats. 20 Minutes a interrogé des édiles dans toute la France. Ils ont beau être parfois très courtisés, plusieurs ont décidé de ne parrainer personne.

« C’est à la limite du harcèlement »

« Nous avons reçu beaucoup de sollicitations, de petits et de grands candidats, témoigne Jérôme Bégasse, maire de Saint-Aubin-du-Cormier (Ille-et-Vilaine). Certains d’entre eux reviennent très souvent à la charge, à la limite du harcèlement. Heureusement qu’ils n’ont pas mon numéro de portable. Quand les demandes sont arrivées, j’ai réuni ma majorité pour un tour de table et nous avons décidé collectivement de ne parrainer aucun candidat. On a ainsi tenu la ligne politique que l’on s’était fixée lors de la campagne à savoir que notre liste est apolitique et que c’est seulement l’action locale qui nous guide ».

« Nous ne voulons pas faire de politique »

Dans le département des Côtes d’Armor, le maire de Tonquédec en a décidé de même. « Nous avons décidé avec mes adjoints de ne pas faire de jaloux et de ne parrainer personne. On a pourtant reçu pas mal de sollicitations, au moins une dizaine depuis un an et demi, de petits et de grands candidats. Mais nous ne voulons pas faire de politique, et de toute façon nous ne savons pas en faire », confie Jean-Claude Le Buzulier.

Dans l’Arrageois (Pas-de-Calais), le maire d’une petite commune de 270 habitants tient un discours assez proche. « J’ai eu la visite d’un candidat dont je ne me souviens plus du nom et du parti d’Arlette Laguiller, mais je ne parraine aucun candidat car je ne veux pas faire de politique. J’ai obtenu des subventions des collectivités territoriales pour refaire à neuf ma salle des fêtes et je ne veux pas non plus subir de représailles plus tard ».

« C’est une voix qui ne va pas gagner mais qu’il faut entendre »

« Cette année, j’ai été sollicité par tous les candidats des petits partis : Poutou, Mélenchon, Le Pen, et même Fillon », raconte Georges-André Pastor, maire sans étiquette de la petite commune de Fours, 311 habitants, situé dans le Blayais en Gironde. Ce retraité qui conduit son troisième mandat s’était juré de ne jamais parrainer de candidat et il avait tenu parole… jusqu’à cette année.

Séduit par le discours de Jean Lassalle, candidat sans étiquette qui a été membre du Modem, il a « exposé la philosophie », du candidat à son conseil municipal qui a voté à l’unanimité en faveur de son parrainage. Le discours de ce montagnard qui « ne jette la pierre à personne », et qui défend la ruralité comme « une école de la démocratie et du bon sens » a fait mouche auprès du conseil, dans lequel siègent des élus de droite et de gauche. « C’est une voix qui ne va pas gagner mais qu’il faut entendre », estime le maire de Fours.

Certains édiles sont encore un peu hésitants. Michel Bernhardt, maire de Breuschwickersheim (Bas-Rhin), près de Strasbourg, témoigne : « un candidat tout au plus m’a sollicité. Et je n’ai pas répondu. Parce que ce candidat était M. Fillon et avec toutes ses histoires, je n’allais pas le soutenir… Je ne pense donc pas donner ma signature, jusqu’à présent, enfin… » Il pourra encore changer d’avis jusqu’au 17 mars à 18 heures, date butoir pour le dépôt des formulaires de parrainage au Conseil constitutionnel.