Présidentielle: Mélenchon ironise sur ceux qui «lui font des bisous partout»
PRESIDENTIELLE•Le candidat dénonce « une combine » en vue d’une candidature unique à la présidentielle...20 Minutes avec AFP
Jean-Luc Mélenchon n’aime pas qu’on lui fasse « des bisous partout » pour le convaincre de se rallier à Benoît Hamon. Lors d’une conférence de presse organisée à Paris par des ONG avec d’autres députés européens de gauche, le candidat de la France insoumise a fait front commun avec le candidat écologiste Yannick Jadot contre l’accord de libre-échange eurocanadien Ceta soumis mercredi au Parlement européen.
Mais l’idée d’une candidature commune à gauche n’a pas semblé faire d’avancée, même si les deux hommes sont convenus de se voir à Strasbourg en marge de la session du Parlement européen. « De ma part, il n’y aura jamais aucun blocage à la discussion, jamais. Je suis toujours ouvert à parler avec tout le monde », a réaffirmé Jean-Luc Mélenchon devant les journalistes. « Quand on me dit que je veux des têtes, non, je n’en ai jamais demandé. Mais je ne veux pas qu’on se paie la mienne », a-t-il poursuivi.
« Il n’y a pas de combine quand il s’agit de se rassembler »
« On ne se paiera pas ma tête en me faisant des bisous partout pour ensuite essayer de me faire avaler des Carvounas, des Valls, des El Khomri, des Marisol Touraine et tous ces gens », a poursuivi le leader de la gauche radicale, qui ne souhaite pas que le PS investisse ces candidats trop éloignés de ses idées. Quant à l’idée d’une candidature unique, « oui, oui, bien sûr », a affirmé Jean-Luc Mélenchon. Mais « du moment qu’on est tous d’accord », a-t-il dit, sourire ironique aux lèvres.
Alors que Jean-Luc Mélenchon a dénoncé dimanche ce qui s’apparente selon lui à « une combine » en vue d’une candidature unique, Yannick Jadot a défendu la méthode des discussions avec le candidat socialiste Benoît Hamon. « Il n’y a pas de combine quand il s’agit de se rassembler », a dit le candidat écologiste devant des journalistes. « Discuter entre différents responsables politiques, entre militants, pour parler de la France et d’un projet commun, je ne vois pas où est la combine », a-t-il dit.
Mélenchon et Valls « tapent sur le même clou »
Après avoir posé derrière une banderole avec d’autres eurodéputés comme les écologistes Michèle Rivasi et Karima Delli ou le socialiste Emmanuel Maurel, représentant de Benoît Hamon, les deux candidats ont embarqué dans le même train pour Strasbourg.
Dans une interview aux Inrockuptibles à paraître mercredi, Benoît Hamon réplique à Jean-Luc Mélenchon en disant ne pas comprendre « la brutalité de ses attaques à (son) endroit ou celles des autres formations de gauche en France ou en Europe ». « Qui peut penser que le rassemblement de la gauche s’opérera aux conditions d’un seul ? », s’interroge-t-il.
« J’entends ce qu’il dit, que je ne serai jamais un candidat de gauche chimiquement pur si je ne me débarrasse pas de tous les oripeaux du social-libéralisme. Mais c’est symétriquement ce que disait Manuel Valls lorsqu’il affirmait qu’il ne concevait pas de gouverner un jour avec Mélenchon. Ils tapent sur le même clou. Les deux ont entonné le même refrain des gauches irréconciliables (…) La gauche n’est puissante qu’unie », argue-t-il.