Législatives 2022 : A Nice, Graig Monetti en campagne pour ravir sa place à Eric Ciotti
ASPIRANT DEPUTE•L’adjoint au maire de Nice Christian Estrosi a lancé sa campagne dans la première circonscription des Alpes-Maritimes. Il revendique « un projet de droite, de progrès social, de bon sens ». Le camp Ciotti, lui, raille une candidature « téléguidée »Fabien Binacchi
L'essentiel
- A Nice, dans la première circonscription des Alpes-Maritimes, le député LR Eric Ciotti, élu depuis 2007, voit un adjoint au maire de Nice, candidat de la majorité présidentielle, se présenter contre lui.
- Graig Monetti, 28 ans, dit incarner « un projet de droite » tout en tendant « tendant la main » aux « personnalités de gauche ».
Christian Estrosi avait plusieurs options. Mais pour déloger son ancien allié Eric Ciotti de son fauteuil de député, occupé depuis 2007 dans la première circonscription de Nice, les pistes Olivier Bettati et Philippe Soussi n’ont finalement pas été retenues.
Le profil du premier, candidat avec Marion Maréchal en 2015 et ancien vice-présidence du groupe FN à la région, n’a pas collé. Le second, élu macroniste convaincu de la majorité municipale, aurait de toute façon décliné. C’est son adjoint délégué à la jeunesse Graig Monetti, également supporteur du président de la République, que le maire a adoubé pour les prochaines élections législatives.
A 28 ans, le chef de cabinet de la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal va mener sa première campagne en son nom. Avec un adversaire LR tout désigné et déjà attaqué : « Eric Ciotti, c’est l’extrême droite », a lâché Graig Monetti dans les colonnes de Nice-Matin. Lui serait au contraire là pour « défendre un projet de droite, de progrès social, de bon sens », explique-t-il à 20 Minutes.
Les municipales de 2026 en ligne de mire
Il dit aussi vouloir intégrer à son projet « une grande part d’humanisme dans laquelle se retrouveront beaucoup de personnalités de gauche » à qui il « tend la main ». Sa candidature incarne « cette nouvelle génération de droite sérieuse et populaire à laquelle fait confiance Christian Estrosi », vante son premier adjoint Anthony Borré. Elle espère surtout pouvoir ratisser le plus large possible.
Car l’enjeu est grand. Et pourrait même avoir des répercussions sur le long terme. « Derrière tout ça, il y a aussi les élections municipales. Et Christian Estrosi dicte cette candidature pour tenter de faire trébucher Eric Ciotti », potentiel candidat, et donc adversaire, en 2026, assure Auguste Vérola, le suppléant du député sortant. Cet adjoint déchu par Christian Estrosi, avec qui Eric Ciotti se présente à nouveau aux législatives, a prévu de rendre les coups. « Graig Monetti répète ce qu’on lui dit. Il est téléguidé », assène-t-il.
Pas de candidats Reconquête ! contre Ciotti
Eric Ciotti, qui n’a pas répondu aux sollicitations de 20 Minutes, devrait gardait la primeur de ses déclarations pour le lancement officiel de sa campagne, samedi à son QG. En attendant, il peut déjà compter sur le soutien du parti Reconquête ! Eric Zemmour a déjà annoncé qu’il n’enverrait pas de candidat contre lui.
De quoi donner du grain à moudre au camp Estrosi. « Voilà près de 20 ans que la première circonscription de Nice est entre de mauvaises mains. Les mains de l’extrême droite affichée avec Jérôme Rivière et celles de l’extrême droite cachée avec Eric Ciotti, tance Marc Concas, une figure de la gauche qui avait rejoint le maire de Nice en 2020. Graig Monetti va mettre un terme à cette situation. »
D’autres candidatures vont être officialisées dans les prochains jours pour arbitrer ce duel qui se dessine déjà. Le RN devrait valider ce mercredi celle de Muriel Vitetti. Et ce sera Anne-Laure Chaintron (LFI) que la « Nouvelle union populaire écologique et sociale » des partis de gauche intronisera samedi.