Résultats législatives: Un scrutin historique résumé en 10 chiffres
LEGISLATIVES•« 20 Minutes » vous donne les 10 chiffres marquants de ce premier tour des élections législatives…Laure Cometti
Les résultats du premier tour des législatives qui s’est déroulé dimanche dessinent les contours d’un scrutin inédit. Si vous en doutez, voici 10 chiffres pour résumer cette élection.
51,3 % d’abstention, record historique
Jamais les électeurs n’ont autant boudé les urnes lors d’une élection législative. Toutefois, l’abstention a atteint le niveau record de 51,29 %, du jamais vu au premier tour des législatives sous la Ve République.
Selon des estimations d’Ipsos, ce taux grimpe à 63 % chez les 18-24 ans et 65 % chez les 25-34 ans, contre 34 % chez les plus de 70 ans*.
Les macronistes font 13,43 %
Rapporté au nombre total des inscrits, c’est le pourcentage des électeurs qui ont donné leur voix à La République en marche d’ Emmanuel Macron, soit 6,39 millions de votants sur 47,57 millions d’inscrits. C'est nettement moins que les 7,62 millions de bulletins obtenus par le Parti socialiste en juin 2012 après l'élection de François Hollande.
Conséquence du taux d’abstention record, ce score devrait se transformer en « raz-de-marée » dans l’hémicycle.
Le record historique est détenu par l’alliance UDF-RPR en 1993 (484 sièges). LREM et le MoDem le battront-ils dimanche prochain ? Les projections leur prédisent 400 à 455 des 577 sièges de l’Assemblée nationale, largement au-dessus de la majorité absolue (289 élus). Les macronistes et centristes pourraient battre le record de sièges remporté par un seul parti, détenu par l’UMP en 2002 (365 sièges).
932.231 voix, le bonus du MoDem
L’allié de LREM lui apporte un peu moins d’un million de voix, 932.231 très précisément, soit 4,11 % des suffrages exprimés. Additionné au score de LREM, ce pourcentage permet à la majorité présidentielle de s’élever à 32,32 % des suffrages exprimés.
Les Républicains, deuxième force politique, loin derrière LREM
Les Républicains et l’Union des démocrates indépendants (UDI) ont enregistré 21,5 % des suffrages exprimés. De quoi envisager d’obtenir à eux deux 70 à 130 sièges à l’issue du second tour, selon les projections. La droite, qui espérait priver Emmanuel Macron de majorité, est loin du compte.
Le PS plus bas qu’en 1993
Le Parti socialiste, qui a obtenu 7,44 % des suffrages exprimés, s’effondre. Les socialistes, qui occupaient 284 sièges à l’Assemblée, n’en obtiendraient que 15 à 40, avec leurs alliés, selon les projections des sondeurs pour le second tour. C’est encore plus bas que les 57 députés élus lors de la débâcle de 1993. C’est un « recul sans précédent de la gauche », a reconnu son premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis, éliminé dès le premier tour à Paris, à l’instar de nombre d’anciens ministres PS, dont Benoît Hamon, Mathias Fekl, Pascale Boistard, Aurélie Filippetti, Christian Eckert.
Le FN engrange 13 % des suffrages exprimés… comme en 2012
Le Front national (FN) n’a pas bénéficié d’un élan après la présidentielle. Le parti de Marine Le Pen obtient 2,99 millions de voix, soit 13,2 % des suffrages exprimés, un score éloigné de celui de la candidate au premier tour de la présidentielle et qui ne lui permettrait d’obtenir qu’un à 10 sièges, contre 2 lors de la précédente législature.
Pour rappel, lors des élections législatives de 2012, 3,53 millions de votants avaient glissé un bulletin FN dans l’urne, soit 13,6 % des suffrages exprimés.
La France insoumise fait 11 %
Même douche froide post-présidentielle pour le parti de Jean-Luc Mélenchon, qui a fait 19,58 % au premier tour de la présidentielle. Son mouvement engrange 11 % des suffrages exprimés, ce qui laisse espérer au parti 10 à 23 fauteuils, élus du Parti communiste inclus.
1 seule triangulaire (comme en 2007)
Effet de la faible participation, il n’y aura qu’une seule triangulaire au second tour le 18 juin prochain, contre 34 il y a cinq ans (sur 46 possibles, certains candidats s’étant désistés). Elle aura lieu dans la 1re circonscription de l’Aube, où Grégory Besson Moreau (LREM), Nicolas Dhuic (Les Républicains) et Bruno Subtil (Front national) se sont qualifiés en dépassant le seuil des 12,5 % de suffrages sur le nombre d’inscrits. La direction de LREM doit annoncéer le maintien ou non de son candidat dans cette circonscription.
4 députés élus dès le premier tour
Seuls quatre députés sont déjà certains d’avoir (ou de retrouver, trois d’entre eux étant sortants) un siège à l’Assemblée après avoir obtenu plus de 50 % des suffrages exprimés, correspondant à au moins 25 % des inscrits. Deux le sont sous l’étiquette LREM : le député socialiste sortant Paul Molac dans le Morbihan et Sylvain Maillard, membre du comité politique de LREM, à Paris.
Le député sortant Stéphane Demilly (Union des Démocrates indépendants) est élu dans la 5e circonscription de la Somme, où LREM ne soutenait pas de candidats, et Napole Polutene (divers gauche) à Wallis-et-Futuna, autre circonscription sans candidat macroniste.
100 candidats ont récolté... zéro voix (pas même la leur!)
D'après notre analyse de la liste des résultats publiée par le ministère de l'Intérieur, 100 candidats aux législatives n'ont obtenu aucune voix. Le quotidien La Montagne détaille le cas de la candidate divers droite Michèle Mounier dans la Creuse. Explication : la candidate n'avait pas approvisionné les mairies avec ses bulletins de vote, une tâche à la charge de tous les candidats. Les électeurs ont la possibilité d’imprimer le bulletin chez eux, mais nul ne l’a fait dans cette circonscription, pas même Michèle Mounier.
*Enquête réalisée auprès d’un échantillon de 4.003 personnes, du 7 au 10 juin 2017 (méthode des quotas).