INVESTITURESPourquoi Macron n'a pas (encore) investi 148 candidats aux législatives

Législatives: Pourquoi le mouvement de Macron n'a pas (encore) investi de candidats dans 148 circonscriptions

INVESTITURESAu lieu de publier comme promis les noms des candidats investis dans les 577 circonscriptions françaises, La République en marche a préféré en dévoiler seulement 428 ce jeudi...
Laure Cometti

Laure Cometti

Sur les 577 noms qui devaient être publiés ce jeudi, on n’en aura finalement que 428. Richard Ferrand, secrétaire général de La République en marche (LREM), s’était pourtant engagé lundi devant la presse à publier la liste des candidats investis dans chacune des 577 circonscriptions françaises par le mouvement créé par Emmanuel Macron. Une décision tactique… et pragmatique.

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1. Ménager Valls (et d’autres députés sortants PS et LR)

A défaut d’investir l’ancien Premier ministre - ce qui aurait obligé LREM à bafouer plusieurs de ses critères de sélection -, les macronistes ne présenteront pas de candidat dans la 1re circonscription de l’Essonne, a indiqué Richard Ferrand ce jeudi. « Aucun candidat ne peut être investi s’il a déjà fait trois mandats de parlementaire », comme Manuel Valls, qui a de surcroît refusé d’adhérer à LREM. Pour autant, « ce n’est pas n’importe qui. On ne claque pas la porte au nez d’un ancien Premier ministre qui veut nous rejoindre et être utile », se défend le secrétaire général du mouvement. La poire a donc été coupée en deux.

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LREM n’a pas choisi de candidats non plus dans les circonscriptions briguées par les membres du gouvernement Stéphane Le Foll, Jean-Marie Le Guen, Marisol Touraine, et Myriam El Khomri. Idem pour plusieurs cadres LR, dont Bruno Le Maire, Nathalie Kosciusko-Morizet, Thierry Solère, Franck Riester et Gilles Boyer. S’agit-il d’un choix définitif ou d’un retard ? Pour le savoir, il faudra attendre le 19 mai, date butoir de dépôt des candidatures pour les législatives. Résultat, selon l’entourage d’Emmanuel Macron il y aura en tout seulement 550 candidats LREM en lice pour les légilsatives.

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2. Laisser la porte ouverte à de nouveaux ralliements

Il reste donc 148 autres circonscriptions vacantes. Leur sort devrait être réglé avant mercredi, a indiqué Richard Ferrand en affirmant que le mouvement souhaite que « puisse être maintenu vivant un espace permettant la recomposition du paysage politique français ».

En clair, il s’agit de « laisser la porte ouverte » à de futurs ralliements d’élus PS et LR, reconnaît Benjamin Griveaux, porte-parole de LREM. La nomination du Premier ministre, prévue d’ici lundi, puis celle des membres du gouvernement, d’ici mardi (avant le premier Conseil des ministres mercredi), pourraient provoquer un effet d’entraînement. « Il y a une corrélation avec la forme défintive du gouvernement », affirme le soutien d’Emmanuel Macron Christophe Castaner au sujet de ces circonscriptions laissées vacantes à ce stade.

3. Prendre le temps pour analyser des milliers de candidatures

Enfin, si LREM temporise, c’est peut-être aussi car le mouvement, qui avait déjà reçu 15.000 candidatures avant la présidentielle, en a engrangé 4.000 de plus depuis le 7 mai dernier. Chaque candidature, exceptée celles des députés sortants et des « marcheurs » de la première heure, est passée au peigne fin avant un éventuel entretien (téléphonique ou physique) avec la commission des investitures du mouvement.

Une sélection « exigeante », selon Richard Ferrand, et pour cause : la pression sera forte pour les candidats n’ayant jamais mené de campagne électorale. Le mouvement leur promet une formation et des facilités de prêts bancaires. « Tout cela est extrêmement fragile et balancer des candidats de la société civile, c’est un risque énorme, d’autant plus que le capital de voix de la présidentielle n’est pas énorme », s’inquiète un soutien du président élu cité par l’AFP.

Après l’euphorie de la victoire présidentielle, le (très) jeune mouvement doit faire ses preuves les 11 et 18 juin prochains.