Présidentielle: Bayrou écartelé, Le Pen toujours marginalisée
POLITIQUE•Selon l'enquête CSA pour «20 Minutes», BFMTV et RMC...Matthieu Goar
Les électeurs sont rarement des militants. Avant de déposer leur bulletin dans l’urne, nombreux sont ceux qui hésitent, qui comparent, qui tergiversent. A moins de 40 jours de la présidentielle, seulement 60 % des sondés sont certains de leur choix, selon le sondage CSA pour 20 Minutes, BFMTV et RMC. Il reste donc des électeurs à séduire. Du coup, il est intéressant de constater la porosité entre les différents candidats.
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Cette porosité est logiquement plus accentuée au sein d’une même famille politique, par exemple à gauche. Au moment où le PS commence à s’inquiéter de l’attrait de certains électeurs pour Jean-Luc Mélenchon, ce sondage confirme que le candidat du Front de gauche attire les sympathisants socialistes. Ainsi, 53% des électeurs de François Hollande affirment qu’ils «pourraient» voter pour Jean-Luc Mélenchon. Un taux qui explique l’attention que porte l’équipe de François Hollande à la campagne de Mélenchon. Ce dernier a beau assurer qu’il représente la seule gauche, 79% de ses électeurs ne rechigneraient pas à voter pour François Hollande dès le premier tour.
Bayou enclavé
Mais à la lecture de cette étude, c’est surtout le potentiel électoral de François Bayrou qui apparaît conséquent. Ainsi 66% des électeurs de Hollande et 63% de ceux de Sarkozy «pourraient» voter pour le président du MoDem. «Bayrou est toujours un vote possible mais rarement un vote nécessaire», résume Jérôme Sainte-Marie de l’institut CSA. Bayrou est encore une fois victime du clivage gauche-droite.
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Autre échec qui apparaît dans cette étude: Marine Le Pen n’a pas réussi totalement à dédiaboliser le Front national. 69% des électeurs excluent totalement de voter pour elle, ce qui est largement au-dessus de tous les autres candidats. «Elle apparaît toujours pour les électeurs en dehors de l’arc républicain», commente Sainte-Marie. 36% des électeurs potentiels de Sarkozy affirment quand même pourvoir voter pour elle. Une porosité beaucoup moins grande qu’entre Mélenchon et Hollande.
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