Sarkozy dénonce l'Europe «passoire» et propose un impôt pour les exilés fiscaux
PRESIDENTIELLE•Sur le plateau de «Parole de candidat», Nicolas Sarkozy a beaucoup parlé d'Europe et de fiscalité...N. Be. avec AFP
Après «Des paroles et des actes» sur France 2 la semaine dernière, Nicolas Sarkozy était ce lundi soir sur le plateau de TF1, dans l'émission «Parole de candidat». Lors de ce second tour télévisuel, le président-candidat a défendu sa volonté de renégocier les accords de Schengen pour empêcher que l'Europe se transforme en «passoire» et annoncé sa volonté d'alléger les charges pesant sur les artisans ainsi que de créer un impôt pour les exilés fiscaux.
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Au lendemain du meeting de Villepinte, le président a défendu les ultimatums lancés à ses partenaires européens, qui ont suscité autant de critiques parmi ses rivaux à la présidentielle que de réserves sur le Vieux-continent. «J'ai toujours été un Européen convaincu», a plaidé Sarkozy. «Si nous avons voulu Schengen, c'est pour que l'Europe soit défendue, pas pour qu'elle soit une passoire. A partir du moment où Schengen ne fonctionne pas, il est normal que nous refondions Schengen.»
Il propose un «impôt lié à la nationalité»
Dans son discours de dimanche, il avait menacé Bruxelles de suspendre sa participation à l'Europe de Schengen si les contrôles en cas d'immigration massive à ses frontières n'étaient pas renforcés d'ici un an. «La demande de protection, c'est une demande de tous les Français», a insisté Nicolas Sarkozy en répétant sa volonté de réconcilier la France «qui croit dur comme fer à son identité» et celle «qui rêve du grand large».
Interrogé par un échantillon de Français, Nicolas Sarkozy a répondu aux critiques sur son bilan en matière de pouvoir d'achat en annonçant l'exonération des charges pour les artisans qui ne réalisent pas de chiffre d'affaires. «C'est 250 millions d'euros que nous allons financer par l'impôt minimum sur les grandes sociétés», a-t-il dit.
Et pour parer à celles qui, à gauche, le qualifient de «président des riches», il a proposé de lutter contre la catégorie «particulièrement scandaleuse» de Français qui pratiquent l'exil fiscal, en créant un «impôt lié à la nationalité», précisant toutefois que cette mesure épargnerait les expatriés pour raisons professionnelles.
En progression dans les sondages
Interpellé sur la «République irréprochable» qu'il promettait en 2007, le candidat de l'UMP a démenti que son mandat ait été marqué d'une succession «inédite» d'affaires. Irrité, il a rappelé les scandales du Rainbow Warrior ou des écoutes de l'Elysée durant les septennats de François Mitterrand.
Le chef de l'Etat a été pris à partie par un entrepreneur de 29 ans de Villiers-le-Bel (Val d'Oise) qui lui a reproché de véhiculer une image «négative» de la banlieue et a qualifié de «réchauffé» son plan de rénovation des banlieues. «On n'a pas le droit de minimiser l'effort d'un pays qui est un effort sans précédent pour les quartiers», lui a-t-il répondu, «la France n'a pas à être culpabilisée pour ce qu'elle fait».
Nicolas Sarkozy a également promis que la réforme de la dépendance, qu'il a reportée par la nécessité de réduire les déficits, serait lancée en 2013 «quand le déficit sera ramené à 3% du PIB» (produit intérieur brut). Le président-candidat a souhaité que Marine Le Pen ait ses parrainages pour pouvoir se présenter à la présidentielle, ajoutant que si elle ne les avait pas, ce serait «un problème».
Après l'émission de TF1, Nicolas Sarkozy doit multiplier cette semaine les prestations médiatiques, jusqu'à l'entrée en vigueur de la règle de l'égalité du temps de parole entre candidats le 20 mars. Avec l'espoir de confirmer le mouvement révélé par un sondage Ifop-Paris Match-Fiducial publié lundi, qui le place à 0,5 point de François Hollande (28% contre 28,5%) au premier tour.