Sarkozy et Hollande veulent semer leurs poursuivants avant l'égalité du temps de parole
POLITIQUE•Autour du 20 mars, les deux candidats, les plus présents dans les médias, devront se faire à l'émergence médiatique d’autres candidats...Maud Pierron
«Il faut jeter nos forces dans les trois prochaines semaines». Multiplier meetings, réunions publiques, déplacements – surtout s’ils sont surprise -, grosses émissions radios ou télé... L’exhortation est d’un proche de François Hollande qui rappelle qu’autour du 20 mars prochain – la date précise dépend de la publication de la liste officielle des candidats - une nouvelle campagne s’ouvre avec l’égalité des temps de parole dans les médias audiovisuels. Les cinq semaines suivantes, jusqu’au 22 avril, «10 secondes de Poutou ‘vaudront’ 10 secondes de Hollande», résume-t-il en grimaçant.
Mécaniquement, François Hollande et Nicolas Sarkozy, les deux candidats les plus présents jusqu’à maintenant dans les médias, subiront un rééquilibrage en leur défaveur. A cette date, le suspense des 500 signatures aura pris fin et la liste officielle des candidats aura été publiée par le Conseil constitutionnel. «C’est la prochaine étape importante de la campagne. Certains vont se révéler. N’oubliez jamais qu’il y a toujours une surprise au premier tour», explique François Hollande, qui connaît son histoire de la Ve République sur le bout des doigts. Certains mettent une pièce sur Nathalie Arthaud ou Philippe Poutou, qui pourraient mordre les suffrages de «Sarkhollande».
Flop sur l’Education, espoir sur l’immigration
D’où l’intérêt, dans le camp socialiste, de consolider tout de suite les bons sondages. D’autant qu’à l’UMP, on accélère à n’en plus finir pour tenter d’inverser les courbes des sondages. Mardi prochain, le candidat-président participera à Des paroles et des actes sur France 2 et clôturera sa semaine, dimanche 11 mars, à Villepinte, par un méga-meeting à Villepinte. Un «Bourget à l’envers», puisque, fin janvier, le socialiste avait enchaîné meeting et émission sur France 2. Une séquence calibrée pour changer la donne, espère l’entourage de Nicolas Sarkozy.
Pour remonter la pente, il n’y a plus de temps à perdre et le chef de l’Etat le sait, lui qui «veut que ça aille plus vite». Il le martèle à ses troupes, auxquelles il réclame de se démultiplier dans les médias pour pilonner François Hollande. Surtout après le «flop» de ses propositions sur l’Education, éclipsée par l’annonce du socialiste d’une imposition à 75% pour les plus riches. Il faut absolument reprendre la main sur l’agenda et les débats. Le candidat en personne reprend l’offensive samedi à Bordeaux, avec le lancement d’une «séquence» immigration. Du velours logiquement, puisqu’il s’agit d’un des thèmes fétiches de Nicolas Sarkozy.