PRÉSIDENTIELLEPierre Laurent: «Je préfère le Hollande du Bourget à celui du "Guardian"»

Pierre Laurent: «Je préfère le Hollande du Bourget à celui du "Guardian"»

PRÉSIDENTIELLEe secrétaire national du Parti communiste réagit aux propositions de Nicolas Sarkozy et à l'ambiance de la campagne...
Recueilli par Matthieu Goar

Recueilli par Matthieu Goar

Lors du meeting de Bastia de Jean-Luc Mélenchon, Pierre Laurent a longtemps pris la parole sur l’Europe et le MES (Mécanisme européen de stabilité). Le secrétaire national du PC a ensuite répondu aux questions de 20 Minutes.

Parle-t-on assez du traité européen pendant cette campagne?

Le président fera tout pour esquiver ce débat. Il n’en parle jamais que ce soit à la télé ou dans ces meetings. Il refuse le débat avec les Français, essaye de l’imposer aux parlementaires. Mais l’élection présidentielle sert à cela et notamment à tout mettre sur la table. Sur des traités qui engagent la souveraineté de la France, un référendum devrait être systématiquement organisé. Si François Hollande renégocie un traité, oui il devrait également le présenter devant les Français.

Qu’avez-vous pensé des propositions de Nicolas Sarkozy, mercredi soir, à la télévision?

Le président-candidat de la droite continue à multiplier les idées qui divisent le monde salarié alors que l’on sait très bien que le combat se situe entre l’immense majorité et ceux qui se sont enrichis grâce à des prédations des richesses. Sarkozy sature le débat politique et nous enfume.

Un score à deux chiffres est-il dorénavant l’objectif du Front de gauche?

Oui, c’est l’objectif. Bien sûr, il y a encore du travail à faire. Un tel score nous donnera la force de bousculer la situation à gauche. Tous les indicateurs du terrain nous confirment cette tendance et nous disent qu’elle va en s’amplifiant. On voit de nouvelles personnes aux réunions. Nous avons effectué un travail de reconquête des salariés, de certains qui s’étaient réfugiés dans l’abstention, de socialistes qui pensent que l’on mène le vrai combat à gauche. On sent cette dynamique particulièrement chez les jeunes qui votent pour la première fois, qui ont de l’énergie.

L’incident à propos des déclarations de François Hollande au Guardian sur l’inexistence des communistes est-il clos?

Je prends acte de la rectification. Il n’avait aucune raison de dire cela. Ce que je remarque, c’est que quand on veut adresser un message aux marchés financiers, on dit souvent des bêtises. En tout cas, je préfère le Hollande du Bourget à celui du Guardian.