De notre envoyée spéciale à Orléans

Un discours emprunt de gravité et interrompu à de multiples reprises par des applaudissements nourris. Pendant plus d'une heure, François Hollande a détaillé ce jeudi son projet de «refondation de l'Ecole» à Orléans. Il a auparavant fustigé l'action de Nicolas Sarkozy, déclarant que la France avait hérité «d'une dette éducative au même titre que d'une dette financière» et que l'Ecole était devenue une «machine à trier» les élèves.

Désireux de montrer qu'il n'était pas seulement animé par le désir de renforcer les moyens de l'Education nationale, mais qu'il était porteur d’un vrai projet éducatif, le candidat PS à la présidentielle a égrené ses idées pour parvenir à une Ecole «plus égalitaire». Confirmant sa volonté de rétablir 60.000 postes parmi les «77.000» supprimés ces cinq dernières années dans l'Education nationale, il a confirmé qu’ils concerneraient aussi bien les enseignants que les encadrants scolaires (médecins, infirmiers, psychologues…).

Les moyens seront mis en priorité sur le premier degré et le principe de «plus d'enseignants que de classes» dans les établissements les plus en difficultés sera mis en œuvre. Un système qui devrait permettre par exemple la présence de deux enseignants dans certaines classes. Rappelant que la scolarisation des enfants de moins de 3 ans était passée de 35 à 13% depuis 2000, il a également promis qu'elle serait revue à la hausse, en priorité dans les zones en grande difficultés scolaires.

Plusieurs projets de réforme

Autre cheval de bataille du candidat PS: la réforme des rythmes scolaires. Il prévoit donc un d’allonger «le temps scolaire sur l'année et sur la semaine et en diminuant les surcharges journalières, sans diminuer le temps passé à l'école». Concernant la formation des enseignants, François Hollande a indiqué qu’il comptait la réformer et qu’elle serait dispensée au sein d' «Ecoles supérieures du professorat et de l'éducation» hébergées dans les universités. Une filière de pré-recrutement devrait aussi être créée selon lui «pour permettre aux étudiants de milieux modestes» de financer leurs études.

Enfin, le candidat PS a déclaré qu’il comptait supprimer les évaluations obligatoires des élèves «qui aujourd’hui accablent les professeurs, les empêchent d’enseigner et angoissent les enfants et leurs parents». Enfin, concernant l’évolution des missions et des statuts des enseignants, François Hollande propose que la question soit discutée avec les principaux intéressés. Une manière habile de laisser la porte ouverte…