POLEMIQUEJean-Marie Le Pen et sa fille répliquent à Nicolas Sarkozy sur Jeanne d'Arc

Jean-Marie Le Pen et sa fille répliquent à Nicolas Sarkozy sur Jeanne d'Arc

POLEMIQUELa Pucelle d'Orléans continue d'être disputée par les politiques...
Jean-Marie Le Pen a rendu hommage à Jeanne d'Arc devant sa statue, à Paris, le 7 janvier 2011, comme chaque année.
Jean-Marie Le Pen a rendu hommage à Jeanne d'Arc devant sa statue, à Paris, le 7 janvier 2011, comme chaque année. - JOEL SAGET / AFP
Avec Reuters

Avec Reuters

Le Pen père et fille ont célébré Jeanne d'Arc ce samedi à Paris et dénié à Nicolas Sarkozy toute légitimité pour revendiquer à son tour l'héritage de l'héroïne nationale, qui se retrouve au coeur de la campagne présidentielle.

Le chef de l'Etat leur avait grillé la politesse la veille lors d'un déplacement dans les Vosges, où la «Pucelle d'Orléans» est née le 6 janvier 1412, en reprochant au Front national de s'être accaparé ce symbole patriotique.

«Si certains pensent que nous avons accaparé Jeanne, c'est parce que tous les autres s'en sont désintéressés», a répliqué ce samedi Jean-Marie Le Pen.

Des arrière-pensées électorales

Le président d'honneur du FN, qui a pris seul la parole devant la statue équestre de Jeanne d'Arc, place des Pyramides, à Paris, a dénoncé devant une centaine de sympathisants les arrières-pensées électorales qui animent selon lui Nicolas Sarkozy.

«Le président de la République serait plus crédible dans son discours de Vaucouleurs s'il n'avait marqué son estime à Jeanne que dans la période électorale présente», a-t-il dit.

Jean-Marie Le Pen s'est «honoré» d'avoir réintroduit depuis une trentaine d'années la célébration de Jeanne d'Arc, qui est devenue l'icône du parti d'extrême droite, lequel l'honore chaque premier mai lors d'un défilé parisien.

Dans les Vosges, Nicolas Sarkozy a affirmé que Jeanne d'Arc n'appartenait «à aucun clan» et dénoncé «ceux qui voudraient s'en servir pour diviser» - allusion transparente au FN.

Il a estimé que toutes les familles spirituelles pouvaient se reconnaître en cette jeune paysanne lorraine qui lança en 1429 de cette bourgade de la Meuse sa croisade pour «bouter les Anglais» hors du royaume de France.

«Je vois bien que Nicolas Sarkozy court après moi»

«Elle appartient à la France et aux Français, comme nous l'avons toujours dit», a répondu Jean-Marie Le Pen.

«Mais elle n'appartient pas aux partis qui ont livré la France à l'européisme et au mondialisme, qui veulent la dissoudre dans l'Europe fédérale (...) et qui ne respectent aucun des principes qui ont fait agir Jeanne et qui l'ont fait mourir», a-t-il ajouté.

Aux côtés de son père, la candidate du FN, Marine Le Pen, a répété aux journalistes que l'héroïne était à ses yeux «un symbole de la grandeur de la France et du combat pour la liberté».

Priée de dire pourquoi elle avait laissé Jean-Marie Le Pen prendre seul la parole, elle a répondu: «Parce que c'est lui qui a instauré cette tradition de rendre hommage chaque année à Jeanne d'Arc.»

Jeudi soir, Marine Le Pen avait mis en doute la sincérité de l'hommage rendu par Nicolas Sarkozy.

«Je vois bien que Nicolas Sarkozy court après moi», avait accusé la candidate à l'élection présidentielle avant d'ironiser: «Il faut qu'il sache que j'ai des convictions plus fortes, que j'ai un coeur plus pur et que j'ai des jambes plus longues».

A Orléans, où Jeanne d'Arc est célébrée chaque année pour avoir libéré la ville d'un siège anglais en 1429, environ 3.000 personnes ont assisté vendredi soir à la cérémonie dite de la remise de l'épée, mettant en scène 200 participants, dont une centaine de joueurs de tambours et cornemuses.