VIDEOPrésidentielle 2012: «Mon discours dérange les tenants d'un système qui préfère voir les extrêmes s'agiter», affirme Nicolas Dupont-Aignan

Présidentielle 2012: «Mon discours dérange les tenants d'un système qui préfère voir les extrêmes s'agiter», affirme Nicolas Dupont-Aignan

VIDEONicolas Dupont-Aignan, député de l'Essonne et président de Debout la République (DLR), est candidat à l'élection présidentielle de 2012...
Propos recueillis par Anne-Laëtitia Béraud

Propos recueillis par Anne-Laëtitia Béraud

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La droite a remporté, dimanche soir, une majorité absolue historique aux législatives en Espagne. Que cela vous inspire-t-il?

C’est «Tournez manège». Les Espagnols ont été déçus des socialistes et se ruent vers la droite. Mais dans quelques mois, si c’est toujours la même politique qui est menée, il n’y aura pas plus d’issue, et les Espagnols auront compris qu’il n’y a pas de solution. La vraie question n’est pas le gouvernement, mais la politique menée: est-ce que l’on va continuer cette politique de récession cumulative en Europe, notamment dans les pays du Sud, asphyxiés par l’euro et des taux d’intérêts trop chers? Ou plutôt changer radicalement, en passant de l’euro «monnaie unique» à l’euro «monnaie commune», pour redonner de l’air aux économies et financer leurs dettes sans passer par les marchés financiers?

En sortant de l’euro, comment cela se passe pour aller chercher sa baguette?

Vous prendrez des “euros-francs”. Cela ne change rien au plan national. Il faudra imprimer des billets, sortir des pièces. Quand le général de Gaulle a créé le nouveau franc, on a mis en place une monnaie en six mois. Il n’y a aucun problème pratique. On pourra d’ailleurs garder un euro «monnaie commune» pour les transactions entre les banques, les grandes entreprises. Mais chaque pays retrouvera sa monnaie, adaptée à son économie. Car quel est l’enjeu? Quand on a une monnaie trop chère, les activités économiques s’en vont. En dix ans, la France a perdu un million d’emplois industriels. Si l’on perd un autre million, nous serons des clochards. Notre système social est en faillite.

Votre programme économique ressemble à celui de la présidente du Front national, Marine Le Pen. Qu’est-ce qui vous en différencie?

Je suis un gaulliste social et je crois que l’on ne peut redresser la France qu’en rassemblant les Français, c’est-à-dire en ne les divisant pas, en ne montrant pas du doigt certains Français par rapport à d’autres. Par ailleurs, il y a des éléments du projet politique qui sont différents: sur l’école, la participation dans l’entreprise que je veux mettre en œuvre, la peine de mort… Quand Arnaud Montebourg reprend mon projet protectionniste, on ne me pose pas la question si je suis devenu socialiste, mais quand Marine Le Pen reprend ma thématique de sortie de l’euro, ce n’est pas pour autant que je suis devenu Front national. Le protectionnisme et la sortie de l’euro n’appartiennent pas à un candidat.

On vous entend peu sur les questions de société. Pourquoi?

Il y a deux enjeux en France. La reconstruction économique pour défendre notre modèle social et le rassemblement des Français, quelles que soient leur origine et leur religion. C’est là peut-être la plus grande différence avec Marine Le Pen. Je ne crois pas au redressement de la France en faisant des différences entre les Français, en suggérant qu’il y a des Français plus français que d’autres.

Pouvez-vous être plus clair sur le thème de l’immigration?

Je pense qu’il faut être très sévère vis-à-vis de l’immigration clandestine, mais je pense que tous les Français doivent être considérés comme Français. Il faut à la fois freiner l’entrée sur le territoire, et accélérer l’intégration, l’assimilation -et je n’ai pas peur de ce mot.

Que pensez-vous de la récente polémique sur l’école?

Je trouve cela scandaleux que l’on fasse une polémique à propos du recrutement de 60.000 professeurs. Il faut arrêter de supprimer des postes. Il faut faire des choix: ce remplacement coûte 1.8 milliard d’euros. D’un autre côté, le gouvernement a baissé la TVA sur la restauration pour trois milliards… Par contre, je suis en désaccord avec François Hollande, car je pense que le remplacement d’enseignants ne suffira pas. Il faut renforcer les savoirs fondamentaux, l’autorité à l’école, l’apprentissage du français. Je veux par exemple faire passer l’apprentissage du français en primaire de 9 heures à 15 heures par semaine. C’est-à-dire revenir aux horaires de 1969, et se passer des savoirs accessoires.

Comment ressentez-vous le fait d’être un «petit» candidat à la présidentielle?

Il n’y a pas de petit candidat en démocratie. Petit peut devenir grand. Certes, c’est beaucoup plus difficile, mais je fais confiance à la vérité de mes positions, à ma sincérité, et à la pertinence de mon projet. Quant aux 500 signatures, je suis confiant car aujourd’hui, nous sommes à plus de 380 promesses reçues écrites des maires. Mais je sais que jusqu’à la dernière limite, tout sera fait pour que je ne les ai pas. Car mon discours dérange les tenants d’un système qui préfère voir les extrêmes s’agiter plutôt que voir un candidat raisonnable proposer un vrai changement.

Subissez-vous des pressions?

Il est clair que des députés UMP essaient de faire signer le maximum de maires pour Nicolas Sarkozy, pour assécher le vivier des signataires. Ils font pression sur les maires pour qu’il n’y ait pas de candidature alternative. C’est évident, tous les jours nous en avons des exemples. Mais je crois que les maires seront assez solides face à cette médiocrité politique. Le pouvoir (sarkozyste, ndlr) ne peut se maintenir que s’il n’y a pas d’offres alternatives, donc tout est fait pour bloquer les candidats alternatifs.

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