PRESIDENTIELLEL'épouvantail Chevènement

L'épouvantail Chevènement

PRESIDENTIELLEL'ancien ministre de François Mitterrand a officialisé sa candidature ce week-end...
Matthieu Goar

Matthieu Goar

Bien sûr, Jean-Pierre Chevènement se présente pour défendre ses idées, «la souveraineté de la France, budgétaire et fiscale» et sa vision d'«une Europe confédérale». «Je ne suis pas candidat contre Hollande. Je veux aider la gauche et la France à se mettre à la hauteur des défis. Cela ne peut se faire autrement que sur la place publique», s'est justifié le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) dans un entretien au Parisien, au lendemain de l'annonce de sa candidature à la présidentielle.

Déjà candidat en 2002, ce défenseur acharné d'une république laïque avait alors capitalisé 5,33% au premier tour. Lionel Jospin l'avait ensuite longtemps accusé d'avoir contribué à l'éparpillement des voix de gauche et, ainsi, d'avoir provoqué le 21 avril.

«Il faut à tout prix rassembler la gauche»

Neuf ans plus tard, les partisans de François Hollande n'ont rien oublié. «On sait très bien que la dynamique du second tour se construit au premier, analyse Stéphane Le Foll, député européen et proche de Hollande, qui souhaite voir son candidat à plus de 26 % au soir du premier tour. Et pour cela, il faut à tout prix rassembler la gauche.» En 2007, «le Che», fier de son indépendance et démissionnaire du gouvernement en 1991 pour protester contre la guerre en Irak, avait soutenu Ségolène Royal, qui avait atteint 25,87% au soir du premier tour.

En 2012, profitant du contexte, il veut à nouveau faire entendre sa voix d'eurosceptique. «Est-ce que cette candidature est utile à la gauche? s'interroge Guillaume Garot, proche de Royal. J'y vois plus de risques que d'avantages quand on repense à 2002. OK, il souhaite populariser ses idées, mais ça fait un peu “3615 j'existe”.» Chevènement a jusqu'au 16 mars pour réunir 500 parrainages. «Il nous reste quelques mois avant le dépôt des candidatures», temporise un cadre socialiste. Le temps de négocier?