REPORTAGEBattus, les partisans d'Aubry la jouent fair-play

Battus, les partisans d'Aubry la jouent fair-play

REPORTAGELa victoire très vite confirmée de François Hollande aux primaires socialistes n'a pas laissé le temps d'espérer aux aubrystes. Seulement quelques regrets, mais sans rancoeur vis-à-vis du vainqueur...
Gilles Wallon

Gilles Wallon

De notre envoyé spécial au QG de Martine Aubry,

Une salve d’applaudissement, quelques «bravos» criés à l’écran géant: après le discours de défaite prononcé par Martine Aubry, ses partisans la jouent fair-play. La victoire très vite confirmée de François Hollande ne leur a pas laissé le temps d’espérer. «On éprouve de la déception, mais pas de rancœur», assure Nicolas, un militant PS d’une vingtaine d’années. «On va penser au rassemblement. Maintenant, on est avec François Hollande.»

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Les regrets sont tout de même un peu là. Ary, «Parisienne depuis 30 ans», a voulu y croire «jusqu’à la dernière minute». Elle soutenait Martine Aubry «parce que c’est une femme, parce qu’elle est intègre, parce qu’elle est capable». Pour elle, «il était temps qu’une femme de gauche soit présidente». Elle n’est «pas sûre» de voter François Hollande au premier tour de la présidentielle.

«Aubry est plus percutante»

Sur cette péniche accostée en face du musée d’Orsay, les femmes et les jeunes sont les plus nombreux. Sophie croyait «vraiment» aux chances de Martine Aubry. Face à Nicolas Sarkozy, «toujours très fort en campagne», elle aurait voulu un candidat «pugnace». «Martine Aubry a plus de caractère, elle est plus convaincante, plus percutante». François Hollande l’enthousiasme «bien moins». Mais elle se «rangera» derrière lui.

Les militants ne peuvent pas s’empêcher d’envoyer quelques piques à Arnaud Montebourg. «Son soutien soi-disant personnel à François Hollande était quand même un peu hypocrite», raille Nicolas. Les partisans de Martine Aubry se consolent d’un verre de vin. Plutôt que de vanter les mérites d’Hollande, ils préfèrent rappeler les mérites de la primaire. «C’était un vrai débat politique, ouvert et passionnant», se réjouit Sophie. Quand François Hollande prononce son discours, il est chaleureusement applaudi.