La course 2012: Sarkozy moins crédible qu'Aubry ou Hollande pour réduire le déficit
EXCLUSIF•Selon les résultats du 8e sondage CSA pour «20 Minutes», BFMTV et RMC...Alexandre Sulzer
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Bonne et mauvaise nouvelle pour Nicolas Sarkozy. La bonne: le projet de loi sur la règle d’or (lire encadré), qu’il porte depuis peu de temps, est populaire chez les Français. En effet, 60% d’entre eux approuvent le fait que ce principe soit gravé dans le marbre constitutionnel, selon notre baromètre. Seule la moitié (30%) désapprouve. Et ce soutien traverse toutes les familles politiques.
A droite, le taux d’approbation grimpe à 81% (contre 15% d’avis contraires). A gauche, ils sont 52% à approuver la règle d’or et seulement 38% à la désapprouver. Un résultat qui peut paraître surprenant alors que la quasi-totalité des dirigeants socialistes se sont prononcés contre le projet de loi (à l’exception notable de Manuel Valls).
«Ce résultat ne me surprend pas, se défend Michel Sapin, secrétaire national du PS en charge de l’économie. Les Français sont préoccupés par l’endettement et les déficits. Quand on leur pose la question sur la règle d’or, ils ont l’impression que cela va régler le problème. Ils y sont donc favorables. Mais si vous leur demandez si une simple mesure d’affichage doit être inscrite dans la Constitution, ils seraient contre!» Reste que, visiblement, l’argument selon lequel cette règle d’or se résumerait à de l’affichage n’a pas été très audible auprès des Français, notamment chez les sympathisants socialistes.
«Un rejet de principe de sa personne»
Mais Nicolas Sarkozy doit aussi compter sur une mauvaise nouvelle. Bien que son projet soit populaire, il n’arrive pas à susciter de la confiance sur sa capacité à réduire la dette publique. La rafale d’annonces faites hier par le Premier ministre pour faire des économies doit d’ailleurs y remédier. Ainsi, aussi bien François Hollande que Martine Aubry bénéficient d’une cote de confiance supérieure sur cette thématique. L’écart est particulièrement sensible lorsque l’on compare le président de la République à François Hollande (respectivement 35% contre 47%). Nicolas Sarkozy ne s’en sort que face à Ségolène Royal (44% contre 35%).
«La position institutionnelle de Nicolas Sarkozy le dessert, signale Jérôme Sainte-Marie, directeur du département politique de CSA. Il se heurte toujours à un rejet de principe de sa personne, son image reste clivante.» Il faut dire que les chiffres ne jouent pas en faveur de l’Elysée. Le déficit public est passé de 3,4% du PIB en 2008 à environ 7% en 2010. Quant à la dette publique, elle a grimpé de 67,4% du PIB à fin 2008 à 84,5% à la fin du premier trimestre 2011.