Législatives 2022 : Dernier jour de campagne officiel aux airs de déjà-vu
AUX URNES CITOYENS•Samedi et dimanche, les Français sont appelés à élire leurs députés20 Minutes avec AFP
Après ceux de l’étranger, les Français en Outre-mer et dans l’Hexagone sont attendus dans les urnes ce week-end pour choisir leurs députés. A la veille du premier tour de scrutin, la campagne des élections législatives s’achève officiellement sur des airs de déjà-vu, avec Emmanuel Macron qui se pose, comme lors de la présidentielle, en adversaire des « extrêmes » pour conserver une majorité non garantie selon les sondages.
Six semaines après la présidentielle d’avril, les trois candidats arrivés en tête se retrouvent aux législatives, avec le vainqueur Emmanuel Macron qui affronte indirectement la RN Marine Le Pen et l’insoumis Jean-Luc Mélenchon. Mais cette fois, le duel s’est installé entre le camp d’Emmanuel Macron et l’alliance de la gauche formée autour de Jean-Luc Mélenchon (LFI-PS-EELV-PCF), que les sondages donnent au coude à coude, avec l’abstention en arbitre. Elle pourrait atteindre de nouveau record, entre 52 et 56 %, au-delà des 51,3 % du 11 juin 2017.
On prend les mêmes et on recommence
Selon une enquête Elabe pour BFMTV et l’Express publiée ce vendredi, la coalition présidentielle gagnerait 2,5 points en une semaine à 27 % des voix et la Nupes 1,5 point à 26,5 %. Le RN de Marine Le Pen recueillerait 19,5 % (en baisse de 2,5 points), soit une inversion entre Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen par rapport au premier tour de la présidentielle. Loin derrière, arrivent la droite, avec 11 % pour Les Républicains et l’UDI (-1,5 point), et Reconquête ! (4,5 %), la formation d’extrême droite menée par Eric Zemmour, qui se présente lui-même dans le Var.
Encore renforcé par une percée dans le vote des Français de l’étranger, Jean-Luc Mélenchon ne cesse de répéter qu’il entend faire des législatives « un troisième tour », s’espérant « Premier ministre » en cas de majorité de la Nupes.
L’enjeu pour le chef de l’Etat, qui a effectué quatre déplacements au cours de la campagne, est de reconduire à l’Assemblée nationale une majorité « forte et claire », comme il l’a réitéré jeudi dans le Tarn, afin de mener à bien son programme au cours de son second quinquennat. Pour y parvenir, la confédération Ensemble ! (LREM, MoDem, Horizons et Agir) doit décrocher au moins 289 des 577 sièges, un objectif que les sondages présentent comme incertain. En matière de projections de sièges pour le second tour, les sondages donnent un avantage aux macronistes qui arriveraient en tête, mais sans certitude d’obtenir la majorité absolue.
Dernier déplacement sur le terrain
S’amusant de la « fébrilité » du camp présidentiel, Jean-Luc Mélenchon se rend vendredi à Marseille pour un ultime discours dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône, pour une passation de témoin avec son directeur de campagne, Manuel Bompard qui s’y présente. Quant à Marine Le Pen, elle sera à Hénin-Beaumont dans sa circonscription du Pas-de-Calais où elle a effectué dimanche dernier le seul meeting de campagne.
Afin de soutenir les candidats de son parti, le patron des Républicains, Christian Jacob, a lui prévu de se rendre à Montargis, dans le Loiret, où se présente l’ancien ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer sur un fief de la droite.
Si Emmanuel Macron n’a pas prévu de déplacement pour cette dernière journée de campagne, les 14 membres du gouvernement qui se présentent aux législatives occuperont le terrain, à l’image de la Première ministre Elisabeth Borne, qui distribuera des tracts à Vire, dans la circonscription du Calvados où elle est en lice.
Les ministres qui seront battus devront quitter le gouvernement, conformément à une règle déjà appliquée en 2017 par le président Emmanuel Macron. Près de 6.300 candidats sont en lice pour 577 sièges, soit 20 % de moins qu’en 2017, du fait notamment de l’accord à gauche.