Présidentielle 2022 : Marion Maréchal et Guillaume Peltier appellent Marine Le Pen à « ne pas oublier les valeurs de la droite »
VIGILANCE•Pour Guillaume Peltier, les questions de « la transmission, l’école, la natalité, l’immigration, l’islam, la délinquance » n’ont pas été assez abordéesX.R. avec AFP
Reconquête ! se met en mode vigie de l’extrême droite. Alors que le second tour approche à grands pas, et que Marine Le Pen cherche à rassembler le plus d’électeurs possible, Guillaume Peltier et Marion Maréchal tirent la sonnette d’alarme. Les deux vice-présidents du parti d’ Eric Zemmour ont appelé la candidate à « ne pas oublier les valeurs de la droite » face à celles de gauche, privilégiées selon eux pour attirer les électeurs de Jean-Luc Mélenchon.
A quelques heures du débat télévisé qui opposera dans la soirée la candidate RN à Emmanuel Macron, Guillaume Peltier a souhaité sur RTL que Marine Le Pen y « trace une perspective pour la France (…) et surtout, ce qui m’inquiète ce matin, qu’elle n’oublie pas la droite, les valeurs de la droite ». Au premier tour, « 14 millions de Français ont voté pour des valeurs de droite et je suis un peu inquiet de voir cet entre-deux-tours uniquement tourner autour des valeurs de gauche (…) On ne gagne pas en oubliant les valeurs essentielles de son camp, c’est-à-dire les valeurs de la droite française », a-t-il insisté, citant les questions de « la transmission, l’école, la natalité, l’immigration, l’ islam, la délinquance », selon lui pas assez abordées depuis dix jours.
Porte fermée pour Eric Zemmour, mais ouverte pour Arnaud Montebourg
Marine Le Pen a insisté pendant sa campagne sur ses mesures en matière de pouvoir d’achat pour faire face à l’inflation et n’a pas exclu ces dernières semaines, si elle était élue, la participation à un gouvernement « d’union nationale » de personnalités venues « de la gauche chevénementiste, c’est-à-dire d’une gauche souverainiste ». Il faut « faire attention, ne pas parler exclusivement aux électeurs de Jean-Luc Mélenchon », le candidat LFI arrivé troisième au premier tour, a abondé Marion Maréchal sur BFMTV et RMC.
Elle a ainsi fait part d'« une forme d’inquiétude sur le plan de la cohérence » de Marine Le Pen : « c’est un peu surprenant » d'« avoir une porte radicalement fermée, notamment à l’égard d’Eric Zemmour par exemple sur un potentiel gouvernement de Marine Le Pen », et dans le même temps de « vouloir absolument l’ouvrir à l’égard de personnalités par exemple comme Arnaud Montebourg ». Marion Maréchal a insisté sur la nécessité de répondre à l’appel lancé la veille par Eric Zemmour en faveur d’une « grande coalition des droites et de tous les patriotes » pour « bâtir une majorité » aux législatives de juin « contre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon ».
Mais Louis Aliot, vice-président du RN et maire de Perpignan, a jugé l’appel prématuré et « trop vague ». « On n’a pas dit non. On en discutera après la présidentielle », a-t-il répondu sur Europe 1. Mais « si c’est pour jouer aux vieilles coalitions, (…) stop », a-t-il prévenu, en jugeant que « l’union des droites c’est se mettre dans un corner, et empêcher des millions de Français de venir nous rejoindre ». « Nous, on veut dépasser cette union des droites », a confirmé Sébastien Chenu, porte-parole du RN, sur Cnews, préférant lui aussi « attendre » l’issue de la présidentielle.