Présidentielle 2022 : Christian Estrosi veut un gouvernement avec ceux qui appellent à voter Macron
« UNION REPUBLICAINE »•Un tel gouvernement pourrait intégrer, selon le maire de Nice, des représentants du Parti socialiste, du Parti communiste ou des écologistes20 Minutes avec AFP
Christian Estrosi a son idée pour inciter les politiques à appeler explicitement à déposer, dans l’urne, un bulletin Emmanuel Macron lors du second tour de la présidentielle. Le maire de Nice, ex-membre des Républicains aujourd’hui soutien du président sortant, a proposé mardi la constitution d’un « gouvernement d’union républicaine » qui intégrerait des représentants des partis ayant « clairement appelé à voter » pour le chef de l’Etat.
« Je souhaite que tous ceux qui ont clairement appelé à voter Emmanuel Macron (…) puissent participer à la conduite des affaires de notre pays pendant les cinq prochaines années », a-t-il plaidé. Evoquant les « gouvernements d’ouverture » sous la présidence de Nicolas Sarkozy (2012-2017), qui avaient intégré des personnalités de gauche comme Frédéric Mitterrand, Bernard Kouchner ou encore Fadela Amara, le maire de Nice a prôné une telle ouverture.
Une union sans « dévoyer l’esprit du projet » de Macron
Mais cela devrait se faire « sans pour autant dévoyer l’esprit du projet porté » par Emmanuel Macron. « Quand je dis ne pas dévoyer, je pense à ces marqueurs qui s’ils étaient dénaturés mettraient en danger notre système social, et notamment à la retraite à 65 ans, un marqueur fort et structurant pour l’avenir, qui certes peut être amendé (…) mais dont on sait qu’il est la seule voie qui nous permettra de préserver notre système de retraite par répartition », a précisé l’élu azuréen.
Dans « un esprit de dépassement », un tel gouvernement pourrait intégrer des représentants du Parti socialiste, du Parti communiste ou des écologistes, dont les candidats Anne Hidalgo, Fabien Roussel ou Yannick Jadot ont dès dimanche soir appelé à voter Emmanuel Macron pour faire barrage à Marine Le Pen. L’ancien ministre de l’Industrie a également cité le cas de François Rebsamen, maire socialiste de Dijon, qui aurait « vocation à jouer un rôle » dans une telle équipe gouvernementale. De même, « ça ne me choquerait pas d’avoir un représentant de M. Jadot qui en matière de transition écologique apporterait sa contribution écologique ».
Ne « pas fermer la porte » à Mélenchon
Concernant Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième dimanche à l’issue du premier tour, Christian Estrosi a reconnu qu’il avait « quand même dit avec puissance "Pas de vote Le Pen" » : « Je salue son attitude ferme, mais (…) il a clairement dit aussi qu’il n’entendait pas se voir mêler au programme de M. Macron d’une manière ou d’une autre ». « Mais je ne vais pas fermer la porte », a-t-il ajouté.
Evoquant enfin la position des Républicains, son ancien camp politique, le maire de Nice a estimé que ce qui lui « importe le plus, c’est la voix de Nicolas Sarkozy », qui vient d’appeler mardi matin à voter pour Emmanuel Macron, et non « celle du communiqué (du parti) qui ne veut rien dire ». Dans une motion votée à une large majorité lundi, LR a estimé qu'« aucune voix ne peut se porter sur Marine Le Pen » au second tour de l’élection présidentielle, sans pour autant appeler à voter pour le chef de l’Etat sortant.