PREMIER TOURLa Ville rose vire au rouge en plaçant Jean-Luc Mélenchon largement devant

Résultats présidentielle 2022 : La Ville rose vire au rouge en plaçant Jean-Luc Mélenchon largement devant

PREMIER TOURComme en 2017, le leader des Insoumis est arrivé largement en tête à Toulouse lors du premier tour (36.95 %), plus de 10 % devant Emmanuel Macron. Pour la première fois à la présidentielle, l’extrême droite passe la barre des 15 % dans la Ville rose
Béatrice Colin

Béatrice Colin

L'essentiel

  • Comme en 2017, Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête à Toulouse lors du premier tour de la présidentielle, devant Emmanuel Macron qu’il devance de plus de 10 %.
  • Un vote clairement à gauche dans la Ville rose où les quartiers populaires se sont largement prononcés pour le leader des Insoumis.
  • Marine Le Pen arrive en tête en région Occitanie et pour la première fois, le bloc de l’extrême droite dépasse la barre des 15 % à Toulouse au premier tour de ce scrutin.

Bis repetita. Il y a cinq ans, la Ville rose plaçait Jean-Luc Mélenchon en tête au premier tour de l’élection présidentielle. Ce dimanche, les électeurs toulousains ont à nouveau plébiscité le leader des Insoumis en lui accordant 36,95 % de leurs voix, en hausse de 7,78 % comparée à 2017.

Si la dernière fois il était talonné par Emmanuel Macron, cette fois-ci le président de la République sortant est devancé de plus de 10 % par le candidat de l’Union populaire, baissant même son score en ne rassemblant que 51.972 électeurs, soit plus de 1.000 voix de moins qu’en 2017.

Mélenchon plébiscité dans les quartiers populaires

Jean-Luc Mélenchon a certainement bénéficié d’un vote utile à gauche au premier tour, l’écologiste Yannick Jadot atteignant les 7,34 %, devant la socialiste Anne Hidalgo (2,56 %) ou le communiste Fabien Roussel (2,07 %). Mais aussi d’un véritable engouement dans les quartiers populaires de Toulouse. Au niveau national, les acteurs de ces territoires avaient clairement appelé à le soutenir lors de la tribune « On s’en mêle ». Lors de son meeting du 3 avril sur la place du Capitole certains de leurs représentants, notamment Salah Amokrane, avaient appuyé cette prise de position, assurant ne pas vouloir que « la République de l’égalité et de la fraternité s’arrête à la lisière de nos quartiers ».

Si la participation y était plus en berne que dans le reste de la ville, les électeurs ont répondu à cet appel et massivement voté pour l’insoumis. A Empalot, au Mirail ou encore aux Izards, il dépasse régulièrement les 50 % des voix, et atteint même les 82,19 % dans un bureau de vote de la Reynerie.

C’est Marine Le Pen qui arrive en troisième position avec 9,55 % des voix. Si la candidate du Rassemblement national ne dépasse pas la barre des 10 % dans la Ville rose, si on ajoute ses voix à celles d’Eric Zemmour (6,40 %) et de Nicolas Dupont-Aignan (1,2 %), le bloc d’extrême droite dépasse la barre des 17 % de votes. Une première dans une ville où il faut remonter au premier tour de 2002 et aux 14,65 % de Jean-Marie Le Pen pour approcher ce score.


Découvre les résultats du premier tour

Avec seulement 3,8 % des voix à Toulouse, Valérie Pécresse, soutenue par le maire Les Républicains de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, enregistre le pire résultat de la droite à Toulouse lors du scrutin présidentiel.

Le Pen en tête au niveau régional

Des résultats de la capitale régionale qui ne sont toutefois pas à l’image de ceux du reste de l’Occitanie. Sur l’ensemble des treize départements qui la composent, Marine Le Pen caracole en tête avec 24,62 %, devant Emmanuel Macron (23,48 %) et Jean-Luc Mélenchon (22,42 %). La candidate du Rassemblement national fait de gros scores notamment dans les Pyrénées-Orientales, le Gard, le Tarn-et-Garonne et l’Aude où elle dépasse la barre des 30 %, avec des percées dans certaines zones rurales. Seul le département de l’Ariège, qui compte deux députés insoumis dans ses rangs, a placé Jean-Luc Mélenchon en première place avec 26,07 %, devant Marine Le Pen et Emmanuel Macron.

D’ores et déjà, les élus de gauche de l’Occitanie, Carole Delga, la présidente du Conseil régional en tête, appellent à l’union de la gauche et des écologistes lors des prochaines élections législatives.