Présidentielle 2022 : Hidalgo juge possible de « multiplier par deux au moins » les salaires des enseignants
EDUCATION•La future candidate à l’élection souhaite également revaloriser les métiers des « invisibles » comme les soignants ou les caissièresM.F avec AFP
Anne Hidalgo voudrait-elle se mettre les profs dans la poche ? Alors que la maire de Paris doit officialiser dimanche sa candidature à la présidentielle, des extraits de son livre « une femme française » à paraître le 15 septembre commence à fuiter. Dans ce dernier, l’élue place l’école parmi ses priorités et appelle à un « grand mouvement de revalorisation des salaires » dans l’éducation.
Elle croit ainsi « possible, sur la durée d’un quinquennat, de multiplier par deux au moins le traitement de toutes les personnes au contact avec les élèves. Ou, pour commencer, d’aligner a minima le salaire des nouveaux professeurs sur le salaire médian des titulaires d’un bac +5 ». « Certes le coût – en moyenne 9.000 euros par an et par jeune tout au long de la scolarité – sera nécessairement plus important. Mais je l’assume. C’est le prix à payer pour transformer l’école et réduire le nombre de "décrocheurs" », assure-t-elle.
« Un grand plan pour sauver l’hôpital public »
Revenant dans son ouvrage sur les métiers des « invisibles » (soignants, caissières, etc.), ceux qui « tous les jours de l’année, épidémie ou pas, font marcher la société », elle juge en outre qu'« il serait tout à fait supportable économiquement de relever tous les salaires, par exemple la CFDT propose une augmentation générale de 15 %. C’est pour moi une piste solide ». Anne Hidalgo entend aussi « revoir de fond en comble le financement de la protection sociale », et veut « un grand plan pour sauver l’hôpital public ».
L’élue socialiste prévient par ailleurs que l’écologie « n’appartient ni à un seul parti ni ne constitue un programme à elle seule », et défend « une république écologique » qu’elle veut inscrire dans la Constitution. « L’écologie représente tout autant une question sociale qu’une question industrielle et scientifique. Elle est au cœur de la lutte contre les inégalités », insiste-t-elle.
Elle dit croire « à une écologie sociale et populaire mais aussi industrielle et responsable. Celle de l’énergie locale, d’une alimentation de qualité, diffusée et consommée en circuits courts, mais aussi celle qu’apporte le logement mieux isolé ; celle, enfin, de la relocalisation de la production, inséparable de cette transition ». La maire de Paris souhaite aussi une « juridiction internationale » sur les questions environnementales, pour « gérer les contentieux majeurs », et considère « qu’il faut sortir du nucléaire, aussi vite que le développement des énergies renouvelables le permet ». Elle souhaite enfin un « big bang territorial » pour relancer la décentralisation avec un rôle accru des maires.