ELECTIONSPas de divisions (pour l’instant) autour de la future primaire écologiste

Présidentielle 2022 : La future primaire écologiste ne crée pas de divisions (pour l’instant) aux « Journées d’été »

ELECTIONSTemps fort avant la primaire de septembre, les journées d’été des verts ont été organisées de telle sorte que les candidats à l’élection présidentielle ne puissent pas s’écharper
M.F avec AFP

M.F avec AFP

Lors des « Journées d’été écologistes » qui se sont ouvertes ce jeudi à Poitiers, le sujet des primaires en vue des élections présidentielles a été soigneusement mis de côté. Dans son discours d’ouverture devant une partie des 3.000 personnes attendues aux « JDE », le chef d’ EELV Julien Bayou a exhorté ses troupes à « perdre enfin l’habitude de perdre ». Pour 2022, « les écolos savent où ils vont, pour gagner ». « Le chemin de la victoire est serré mais il existe, notre temps est venu », a-t-il alors que les Verts semblent confiants pour la présidentielle, après des élections intermédiaires réussies.

Julien Bayou s’est dit prêt à nouer des « coalitions » à gauche une fois la primaire passée – mais seulement derrière le vainqueur de celle-ci. Prévue en septembre, elle représente un obstacle de taille pour les écologistes qui redoutent de potentielles divisions internes, qui leur ont occasionné bien des déboires dans le passé.

Pas de débat entre les candidats

Comme pour les conjurer, les organisateurs n’ont pas souhaité une séquence débat à ces « JDE » entre les candidats de la primaire : le maire de Grenoble Eric Piolle, l’eurodéputé Yannick Jadot, l’ancienne numéro 2 d’EELV Sandrine Rousseau, la députée Delphine Batho et l’entrepreneur Jean-Marc Governatori.

Les trois jours de Poitiers ne doivent pas servir à une « confrontation », a confié Julien Bayou devant la presse, mais plutôt permettre aux militants d’avoir « les candidats à portée de main ». Et le débat, les Verts ont jugé « mieux de le confier à des professionnels », a souri leur chef, en référence aux rendez-vous audiovisuels de France Inter le 5 septembre et de LCI le 8 septembre.

« Il n’y a pas cette ambiance à couteaux tirés des précédentes primaires »

Chacun des cinq candidats bénéficiera en revanche aux journées d’été d’une heure de « carte blanche » pour dérouler sa feuille de route et répondre aux questions du public. Yannick Jadot et Eric Piolle ouvrent le bal en fin de journée jeudi, avant les trois autres vendredi soir. « Pour l’instant, je sens notre base militante très posée, il n’y a pas cette ambiance à couteaux tirés des précédentes primaires », s’est rassurée Sandra Regol, secrétaire nationale adjointe d’EELV.

L’organisatrice en chef des journées d’été Marine Tondelier – par ailleurs dans l’équipe de campagne d’Eric Piolle – a de son côté proposé le concept d'« écologicité, une relation harmonieuse et solidaire entre écologistes »… qui ne va pas de soi.

Yannick Jadot et Eric Piolle déjà à l’offensive

Les cinq écuries concurrentes sont en tout cas bel et bien à l’offensive, en particulier les deux favoris Yannick Jadot et Eric Piolle, qui ont chacun dégainé de longues listes de soutien ces dernières semaines. Dans une tribune au Parisien, jeudi matin, 1.100 signatures dont 330 élus, parmi lesquels six sénateurs, un tiers des eurodéputés EELV, des maires ou encore les anciennes têtes de liste aux régionales Claire Desmares-Poirrier, Nicolas Thierry et Jean-Laurent Félizia, ont soutenu l’eurodéputé. « Yannick Jadot incarne l’écologie aux yeux de nombre de Français : il dispose d’une notoriété importante. C’est un acquis fondamental en vue de l’élection présidentielle, pour être entendu au-delà de l’électorat traditionnel écologiste », ont-ils écrit.

Eric Piolle a quant à lui publié en début de semaine une trentaine de mesures comme un « ISF climatique », la création de 1,5 million d’emplois verts ou encore trois milliards d’euros d’investissement supplémentaire dans le ferroviaire.

« La dynamique populaire viendra après la primaire »

Lors de son discours, Julien Bayou a aussi appelé à la mobilisation pour le vote en ligne, dont le premier tour se déroulera du 16 au 19 septembre, et le second du 25 au 28 septembre. Pour l’heure, moins de 20.000 personnes sont inscrites, alors qu’il sera important pour les écologistes de légitimer leur représentant face aux autres candidats à gauche, déjà déclaré comme l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon ou pressentie comme la maire PS de Paris Anne Hidalgo.

Eric Piolle a relativisé : « On n’est pas en train de chercher deux ou quatre millions de participants, la dynamique populaire viendra après la primaire. Moi je suis basique, je cherche à faire entrer des gens pour qu’ils votent pour moi ». « Jamais dans l’histoire de l’écologie nous n’avons eu cette occasion de gagner une présidentielle », d’où un « sentiment de responsabilité », a abondé Yannick Jadot. De son côté, « l’éco-féministe » Sandrine Rousseau a cherché à déjouer le duel entre Yannick Jadot et Eric Piolle, une « construction médiatique ». « Aucune primaire n’a confirmé les favoris. Vous verrez qu’il y aura une surprise ! »