POLITIQUEEn Occitanie, Carole Delga triomphe seule et garde les mains libres

Résultats des régionales en Occitanie : Carole Delga (PS) triomphe seule et garde les mains libres

POLITIQUEEn gagnant largement sans s’allier, la socialiste Carole Delga s’est donné une grande latitude pour mener son second mandat à la présidence de l’Occitanie, la deuxième plus grande région de France
Hélène Ménal

Hélène Ménal

L'essentiel

  • En Occitanie, la socialiste sortante Carole Delga a remporté facilement les élections régionales avec 58 % des suffrages. Et sans avoir passé d’alliance.
  • Derrière elle, Jean-Paul Garraud, le candidat RN fait 24 % et n’améliore que de très peu son score du premier tour.
  • Pour la droite, Aurélien Pradié (LR) fait 18 %. Le jeune député du Lot prépare l’avenir.

Sa victoire ne faisait pas vraiment de doute, elle en a fait un triomphe. En réunissant près de 58 % des suffrages lors du deuxième tour des élections régionales, la socialiste Carole Delga a assuré facilement sa réélection à la tête de la région Occitanie et creusé l’écart avec le RN comme avec la droite.

Une victoire personnelle

« Cette victoire m’oblige et m’honore », a réagi dimanche soir avec fierté la présidente la mieux réélue de France devant ses partisans réunis sur une terrasse du Capitole. Vêtue de rouge, sur une place encore pavoisée du rouge et noir d’une autre victoire, celle du Stade Toulousain en finale du Top 14 vendredi soir, la socialiste de 49 ans a promis « aux Occitans et aux Catalans » de se battre pour eux « avec éthique, courage et fidélité ». Et librement. Car, forte d’un score déjà étonnamment haut au premier tour (39,57 %), l’ex-ministre de François Hollande n’a fait ni alliance « ni compromission » pour le second. Pas même avec les écologistes d’EELV, encore moins avec LREM. Pour ce second mandat, celle dont Anne Hidalgo estime qu’elle incarne « la gauche des solutions » va donc pouvoir gouverner sans s’embarrasser de petits calculs pour faire passer ses décisions. Elle promet d’aider à son niveau à la « souveraineté industrielle » et sanitaire de la France, d’œuvrer à l’émergence de l’avion vert et de lutter contre les déterminismes sociaux.

Une contre-performance du RN

Carole Delga insiste sur une autre satisfaction à l’issue de ce scrutin, celle de présider « une région qui fait reculer l’extrême droite ». Avec un score d’environ 24 % des voix, le RN Jean-Paul Garraud n’améliore que de très peu son score du premier tour (22,61 %). Surtout, il termine très en deçà du score obtenu en 2015 pour le RN par Louis Aliot (33,87 %). Carole Delga « donne l’impression de marcher sur l’eau mais c’est une flaque », a commenté avec amertume, en référence au sursaut de participation qui n’a pas eu lieu, le candidat magistrat dont Marine Le Pen veut faire son ministre de la Justice si elle arrive un jour à l’Elysée.


Les résultats des élections locales

La droite prend date

Avec 18 % des suffrages, le candidat LR Aurélien Pradié monte sur la plus petite marche du podium à l’issue de cette triangulaire sans suspense. Si le député de Lot fait moins que le politologue Dominique Reynié (21,35 %) qui portait les couleurs de la droite en 2015, il améliore largement son score du 1er tour (12,19 %). Le jeune député du Lot reconnaît que « l’Occitanie est une des régions les plus difficiles pour [sa] famille politique ». Mais, à 35 ans, il prend date, pour 2027, convaincu d’incarner la seule alternance crédible à la gauche régionale dominatrice.

D’ailleurs, Jean-Luc Moudenc (LR), le maire de la Ville rose compte sur Aurélien Pradié « pour organiser un travail de fond destiné à préparer l’avenir » de la droite au conseil régional. En attendant, l’édile veut continuer à travailler avec Carole Delga « dans un esprit constructif, pour servir l’intérêt général et le bien commun ». Le combat de la LGV entre Bordeaux et Toulouse, n’est en effet pas encore tout à fait gagné. Carole Delga et Jean-Luc Moudenc ne seront pas trop de deux pour réunir les milliards nécessaires.