Alors que le gouvernement essaie d’éteindre la polémique déclenchée par les ratés de l’acheminement des courriers du premier tour des régionales, La Poste va reprendre les choses en main. La distribution de 5 millions de plis de propagande électorale confiés à l’origine à la société Adrexo vont finalement revenir sous la responsabilité du groupe postale.

Pour le second tour, « à la demande de la société Adrexo, et après accord du ministère de l’Intérieur, La Poste travaille à la reprise de la distribution de 5 millions de plis supplémentaires qui relevaient des zones d’Adrexo », indique le groupe public. « Malgré les difficultés inhérentes à l’exécution de cette prestation dans des conditions extrêmement contraintes, La Poste et les facteurs se mobiliseront, comme ils l’ont toujours fait, afin de contribuer au meilleur déroulement possible des opérations du second tour », veut rassurer l’opérateur de services postaux.

Une « défaillance inacceptable »

Adrexo, chargé de distribuer les professions de foi dans 51 départements de sept régions, estime à 9 % le nombre de plis électoraux non acheminés à leurs destinataires pour le premier tour, a indiqué mercredi devant le Sénat le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. La Poste annonce un chiffre équivalent. « Nous regarderons au ministère de l’Intérieur » si ce chiffre a été « minoré », a ajouté le ministre.

Adrexo et La Poste, désignés prestataires pour la distribution à la suite d’un appel d’offres, se sont fait vertement épingler en fin de campagne. Samedi, les collectivités locales (Association des maires de France, Assemblée des départements de France et Régions de France) ont déploré une « défaillance inacceptable », qui « ne peut qu’alimenter l’abstention ».

Adrexo parle d’une attaque informatique

Adrexo, spécialisée dans la distribution d’imprimés publicitaires, assure pour sa part avoir remis 44 millions de plis pour le premier tour, mais a fait état d’une attaque informatique pour expliquer ses difficultés. Pour le second tour, elle demande ainsi le « renfort » de La Poste « pour garantir le meilleur service de distribution à l’ensemble des électeurs ».

Le Sénat doit acter formellement ce jeudi la création d’une commission d’enquête sur cette affaire, les oppositions dénonçant « un scandale », « une faute » du gouvernement.