Régionales en Ile-de-France : Que proposent les six principaux candidats ?
POLITIQUE•« 20 Minutes » a demandé aux six principaux candidats et candidates leurs trois mesures pharesAude Lorriaux
L'essentiel
- Les élections régionales se tiennent les 20 et 27 juin en Ile-de-France.
- Présidente sortante de la région, Valérie Pécresse (Libres ! liste soutenue par LR et l’UDI) est candidate à sa réélection.
- Face à elle, on retrouve notamment Julien Bayou (EELV), Audrey Pulvar (Ile-de-France en commun, liste soutenue par le PS), Clémentine Autain (LFI-PCF), Laurent Saint-Martin (LREM) et Jordan Bardella (RN).
- Ces cinq candidats sont tous crédités dans les sondages de plus de 10 % des voix. Valérie Pécresse est annoncée en tête au premier tour et gagnante au second.
Le premier tour des élections régionales arrive à grands pas, et vous n’avez toujours pas fait votre choix ? Pas de panique, 20 Minutes a demandé aux six principaux candidats et candidates en Ile-de-France leurs trois mesures phares.
Clémentine Autain (LFI-PCF) et les « maisons des Franciliennes »
Alors que la crise sanitaire a remis la santé au centre des enjeux, la candidate de LFI mise gros sur ce sujet, et propose de créer 300 centres de santé, fustigeant le projet de fusion des hôpitaux Bichat et Beaujon qui selon les syndicats entraînerait la suppression de 400 lits et de 1000 postes.
Comme son concurrent d’EELV, Clémentine Autain mise sur le bio dans les cantines (à 80 %), qui seraient gratuites pour les bas revenus et proposeraient un menu végétarien par semaine. Enfin elle envisage de créer des « maisons des Franciliennes » dans chaque département « pour écouter, soutenir, accompagner la parole des femmes » victimes de violences notamment et rencontrer les associations féministes.
Le « Green New Deal » de Julien Bayou (EELV)
C’est la proposition phare du candidat écologiste : le « Green New Deal » francilien, un plan d’investissement massif qui créerait jusqu’à « 200.000 emplois » dans la région, en investissant dans les énergies renouvelables, les transports, le vélo ou encore en proposant du 100 % bio dans les cantines des lycées. La mesure est chiffrée 3 milliards d’euros sur deux ans.
Le secrétaire national d’EELV a aussi à cœur de favoriser le logement social, dont il veut tripler le budget. Enfin, s’agissant des transports, que Julien Bayou veut moderniser et rendre accessibles à moins de 15 minutes du domicile de chaque Francilien et Francilienne, il propose en outre la création d’un « Navigo + », « un abonnement unique qui donnera accès à une vingtaine de transports », soit métro, transilien, bus, vélo en libre-service, scooter, etc.
Jordan Bardella (RN) veut des agents armés dans chaque station de métro
Le thème central de Jordan Bardella est sans nul doute la sécurité. Pour sécuriser les transports en commun d’Ile-de-France, le candidat du Rassemblement national propose de poster dans chacune des 800 gares et stations de métro de la région (et non 300) deux agents « armés en permanence ». Mille agents armés seront recrutés la première année, promet le candidat, qui estime que « sur la sécurité, Pécresse a eu la main molle ».
Agée de 25 ans, la tête de liste du RN n’oublie pas les jeunes. Il souhaite pour celles et ceux d’entre eux qui envisagent de créer leur entreprise un fonds d’aide régionale. « Pour 1.000 euros investis par un jeune, la région abondera de 1.000 euros supplémentaires, avec un plafond de 5.000 euros », nous précise son équipe de campagne. Enfin Jordan Bardella affiche une écologie nationalo-compatible en prônant le « localisme », et notamment le développement de circuits courts dans la restauration collective.
Le projet de « mutuelle régionale » de Valérie Pécresse (Libres !)
Le thème de la sécurité est aussi très présent chez l’actuelle présidente de la région Ile-de-France (Libres ! liste soutenue par LR et l’UDI), qui veut une police régionale des transports, pour laquelle elle promet de recruter 1.000 nouveaux agents. Les forces de la RATP, de la SNCF et de la police nationale devraient ainsi être toutes réunies dans le même centre de commandement.
La favorite des sondages Valérie Pécresse mise aussi sur la santé, en promouvant une « mutuelle régionale », avec pour objectif d’obtenir, pour les retraités, étudiants, travailleurs indépendants et demandeurs d’emploi, « des tarifs qui pourront être de 20 à 30 % moins chers pour tous les Franciliens qui ont des mutuelles ». Enfin, son équipe met en avant l’idée d’une « réserve éducative régionale », soit des profs à la retraite chargés de lutter contre le décrochage scolaire.
La gratuité dans les transports pour Audrey Pulvar (Ile-de-France en commun)
C’est la mesure phare d’Audrey Pulvar, celle dont les lecteurs et lectrices qui suivent un peu cette campagne ont forcément entendu parler : la gratuité des transports en commun. « C’est une question de justice sociale, d’accompagnement des classes populaires dans la transition écologique et de désenclavement des territoires », explique l’ancienne présidente de la Fondation de Nicolas Hulot.
Sur le plan économique, la candidate de la liste Ile-de-France en commun, soutenue notamment par le PS, veut créer une banque publique d’investissement régionale, avec une enveloppe d’un milliard d’euros sur la mandature, qui soutiendra les entreprises en difficulté ou engagées dans une démarche écoresponsable via des prêts à taux zéro. Enfin l’ancienne journaliste met en avant auprès de 20 Minutes une mesure moins connue, l’Assemblée citoyenne du long terme, une assemblée de citoyens et citoyennes qui sera consultée « sur tous les projets structurants de la région » en matière d’environnement, dixit son programme.
Notre dossier sur les régionales 2021
Le fonds d’épargne populaire de Laurent Saint-Martin (LREM)
Sécurité, économie, jeunesse : voici comment on pourrait résumer le triptyque de mesures proposé par Laurent Saint-Martin. Comme Valérie Pécresse, le candidat LREM veut une police régionale dans les transports, qui s’ajouterait à celles de la RATP et de la SNCF. En matière économique, cet homme peu connu du grand public mise sur un fonds d’épargne populaire. Les Franciliens et Franciliennes mettent leur épargne sur un livret, qui permettra d’aider les entreprises en difficultés, ou celles qui se développent.
Enfin les jeunes franciliennes et franciliens non scolarisés, au chômage ou sans formation de 16 à 25 ans pourraient bénéficier de 500 euros par mois de « revenu d’urgence ». Mais n’appelez surtout pas cela un « RSA jeunes »…