Régionales en Nouvelle-Aquitaine : « On ne peut pas tous aller travailler en trottinette électrique », tacle Edwige Diaz (RN) pour défendre la ruralité
INTERVIEW•La candidate du Rassemblement national (RN) aux élections régionales en Nouvelle-Aquitaine, Edwige Diaz, défend un rééquilibrage territorial en faveur des zones ruralesPropos recueillis par Mickaël Bosredon
L'essentiel
- Edwige Diaz est candidate du RN aux élections régionales en Nouvelle-Aquitaine les 20 et 27 juin.
- Elle prône notamment la démétropolisation, qui consiste à rééquilibrer les aménagements en faveur des territoires ruraux.
- Elle souhaite aussi relancer un projet de grand contournement routier de Bordeaux.
Edwige Diaz est la candidate du Rassemblement national aux élections régionales des 20 et 27 juin en Nouvelle-Aquitaine. Elle a répondu aux questions de 20 Minutes, sur le thème de la démétropolisation, qu’elle défend pour revitaliser la ruralité.
Vous défendez le concept de démétropolisation. Que mettez-vous derrière ce terme ?
Il s’agit d’un rééquilibrage territorial, face à une Nouvelle-Aquitaine à deux vitesses. Je veux revitaliser la ruralité, ce qui passe par le développement d’infrastructures routières et ferroviaires, favoriser l’implantation d’entreprises, et ramener du service public. Ce qui permettra aux habitants de ne plus êtres obligés de venir à Bordeaux pour tout faire, et ainsi désengorgera la métropole bordelaise. La Nouvelle-Aquitaine est une des régions qui investissent le moins dans la rénovation et le développement des infrastructures ferroviaires, et l’état des routes est déplorable. Je rappelle que c’est tout cela qui est à l’origine du mouvement des « gilets jaunes », et aujourd’hui on n’a réglé aucun problème. Nous défendons toutes ces personnes qui n’ont pas d’autre choix que de prendre leur voiture. On ne peut pas tous aller travailler en trottinette électrique...
Vous êtes une des rares candidates aujourd’hui à défendre les automobilistes et la voiture…
C’est juste du bon sens quand on est au contact de la ruralité. La voiture reste le moyen de transport le plus utilisé par les usagers. Je suis d’accord pour qu’on les invite à utiliser un moyen moins polluant, mais pour autant je ne veux pas qu’on les taxe quand ils ne le font pas. Et parallèlement je soutiens les lignes ferroviaires de proximité, qui sont une alternative, pour cela il faut rénover le réseau.
Vous êtes aussi une des dernières candidates à encore défendre un projet de grand contournement routier de Bordeaux. Pourquoi ?
Parce qu’on ne peut plus perdre autant de temps dans les déplacements. Et cela permettrait de décongestionner la rocade de Bordeaux, en offrant une alternative aux transporteurs routiers. On pourrait commencer par un tronçon entre Bedenac et Coutras, qui est une zone boisée. Pour les secteurs viticoles qui seraient concernés par le tracé, je pense notamment à Moulis-en-Médoc, il faudra avoir des études fines pour qu’on ne saccage pas nos terroirs. Mais il faut remettre ce sujet sur la table.
Vous êtes à la fois pour les routes, le ferroviaire, vous voulez le grand contournement, et aussi la LGV vers Toulouse… Comment financer tout cela ?
Déjà, tout ne se fera pas en une année, il faudra établir une programmation. Et je pense que l’on peut réaliser de substantielles économies à la région…
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Par quel projet commenceriez-vous ?
Je ne serai pas décisionnaire, car chaque projet implique des compétences partagées, avec l’Etat notamment. Mais je pense que le passage en deux fois deux voies routières entre Limoges et Poitiers est prioritaire. Et ensuite le grand contournement de Bordeaux.