INTERVIEWDarrieussecq veut « créer une Robotic Valley » en Nouvelle-Aquitaine

Régionales en Nouvelle-Aquitaine : « Nous devons créer une Robotic Valley », ambitionne Geneviève Darrieussecq

INTERVIEWLa candidate MoDem-LREM des élections régionales en Nouvelle-Aquitaine Geneviève Darrieussecq, veut mettre en place une stratégie de « souveraineté » dans certains secteurs clés
Régionales en Nouvelle-Aquitaine : Quelles seraient les premières mesures de Geneviève Darrieussecq pour les 18-25 ans si elle est élue ?
Mickaël Bosredon

Propos recueillis par Mickaël Bosredon

L'essentiel

  • La ministre des Anciens combattants Geneviève Darrieussecq est candidate pour le MoDem et LREM aux élections régionales en Nouvelle-Aquitaine, les 20 et 27 juin.
  • La Landaise veut faire de l’économie un levier pour l’aménagement du territoire.
  • Pour cela elle souhaite développer des campus d’avenir dans chaque département.

Candidate pour le MoDem et LREM, la ministre chargée des Anciens combattants Geneviève Darrieussecq fait de l’économie l’une de ses priorités pour les élections régionales des 20 et 27 juin prochains. Conseillère régionale de 2004 à 2015, maire de Mont-de-Marsan de 2008 à 2017, la Landaise veut notamment faire de la Nouvelle-Aquitaine, la région de référence en matière de robotique.

Après la crise sanitaire, se profile un risque de crise économique. Que ferez-vous pour soutenir les entreprises si vous êtes élue à la tête du conseil régional ?

La première intention que j’aurais à la tête de cette région, c’est la mise en œuvre du Plan de relance, qui doit se développer sur les trois prochaines années. Le monde du tourisme est en plein doute, à cause des difficultés de recrutement, des inquiétudes sur la capacité d’honorer sa dette après avoir contracté des prêts. Le secteur du bâtiment a de son côté des carnets de commande pleins, mais il est limité en ressources humaines et connaît des difficultés dans l’approvisionnement de matériaux… La région doit être très attentive à tous ces secteurs, et débloquer un fonds d’urgence de 20 ou 30 millions d’euros, pour ceux notamment dont la reprise ne serait pas au niveau espéré.

Il y a aussi le secteur de l’aéronautique, durement touché par la crise, et qui est très présent dans la région ?

Nous sommes très tournés autour de l'aéronautique de défense dans la région, et nous sommes ainsi beaucoup moins touchés qu’à Toulouse, car le budget de la Défense augmente depuis 2017, et les commandes sont là. Pour l’aéronautique civil, il y a un grand soutien de la part de l’Etat, avec l’ambition que ces industries se dirigent vers une aéronautique résiliente par rapport aux enjeux environnementaux, grâce à de nouvelles énergies.

Il y a de nouveaux secteurs industriels à explorer, lesquels selon vous ?

Il faut une stratégie de souveraineté dans certains secteurs-clés, je pense notamment à la santé et à la robotique, qui est un enjeu majeur de demain, or nous sommes en retard en France. La Nouvelle-Aquitaine doit s’en emparer, pour devenir la région française de la robotique. Nous avons déjà des entreprises, comme Shark Robotics à La Rochelle, mais la filière n’est pas structurée. Nous avons fait Aerospace Valley avec l’Occitanie, nous devons créer une Robotic Valley.

En quoi la robotique est-elle essentielle ?

Elle sera essentielle dans l’agriculture pour diminuer la pénibilité de certaines tâches, pour être plus efficients dans le désherbage. L’industrie du futur se déploie aussi autour de la robotique, tout comme le secteur de la santé, où malheureusement quasiment tous les robots chirurgicaux proviennent de l’étranger.

La robotique ne fait-elle pas peser un risque sur l’emploi ?

Au contraire, ce domaine sera pourvoyeur de nouveaux emplois, et pas que pour les ingénieurs. Il faut voir cela comme une opportunité. C’est même pour cela que je veux aussi créer un lycée de la robotique, enseigner la robotique dans tous les établissements, créer de véritables filières de formation entre les BTS, les IUT, les écoles d’ingénieurs et la formation continue.

Et dans le secteur environnemental ?

Il est primordial, évidemment. La Nouvelle-Aquitaine doit devenir leader dans la valorisation des déchets, le réemploi des matériaux. Les déchets du bâtiment doivent être traités de façon efficace dans tous les départements, qui doivent être dotés de centres de gestion. Je souhaite qu’on en finisse avec les décharges sauvages et surtout que l’on travaille sur la façon de transformer ces matériaux. Il manque un fédérateur, et un socle de formation, autour de tout cela. C’est pour cela que je souhaite des campus d’avenir dans chaque département.

C’est-à-dire ?

Je souhaite proposer des formations pour aller vers ces métiers dans tous les départements, parce que les besoins en Corrèze ou en Creuse ne sont pas les mêmes que ceux en Gironde ou dans les Landes. Il faut mettre l’économie au service de l’aménagement du territoire, pour retrouver de l’emploi dans chaque département.


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Et cela ne passera-t-il pas par le numérique ?

Bien sûr, mais nous sommes très en retard en Nouvelle-Aquitaine sur le déploiement du numérique. Pourtant c’est cela qui attirera les entreprises dans nos territoires, qui nous permettra de développer de la télémédecine efficace, et qui aidera au télétravail. Il faut accélérer.