Régionales en Hauts-de-France : Avec José Evrard (Debout la France), l’UE en prend pour son grade
POLITIQUE•Invité de « Lille politiques » sur BFM Grand Lille, en partenariat avec « 20 Minutes », José Evrard a développé les grands axes de son programme pour les élections régionales largement inspiré d’un souverainisme qu’il défend bec et onglesMikaël Libert
L'essentiel
- José Evrard est la tête de la liste du parti Debout la France pour les élections régionales dans les Hauts-de-France.
- Farouchement souverainiste, le candidat inscrit ses idées anti européennes dans chacun de ses arguments de campagne.
- Sur la question de l’environnement, José Evrard priorise largement le nucléaire face aux éoliennes.
José Evrard porte la candidature de Debout la France pour les élections régionales dans les Hauts-de-France. Il est à la tête de l’une des sept listes qui briguent la présidence de la région, actuellement aux mains de Xavier Bertrand, lui-même candidat à sa propre succession. Jeudi soir, dans l’émission de BFM Grand Lille, Lille politiques, en partenariat avec 20 Minutes, José Evrard a présenté les grandes lignes de son programme sur quatre thèmes, parmi lesquels l’environnement ou les transports.
A 75 ans, José Evrard, député du Pas-de-Calais, est loin d’être le plus célèbre des candidats dans la région. Et ceux qui le connaissent peuvent être déboussolés par ses multiples changements de parti : après trente-six ans au PCF, il émarge ensuite au FN, le quitte pour les Patriotes et termine à Debout la France, le parti de Nicolas Dupond-Aignan. « On m’accuse de changer de parti comme de chemise, mais c’est uniquement pour garder une cohérence avec mes idées », se justifie José Evrard. Cette cohérence, c’est sans aucun doute un farouche souverainisme radicalement anti européen.
L’argent de l’Europe, il n’en veut pas
José Evrard est à ce point contre l’Europe que les fonds de l’UE servant à financer des projets régionaux (deux milliards entre 2004 et 2020), il n’en veut pas. « J’irai d’abord récupérer les sous qui sont les nôtres, ceux que l’on verse en tant que contributeurs à l’Europe », clame-t-il. A noter que les « sous » dont il parle, versés par la France, ne sont en aucun cas « récupérables » par un président de région.
« On est dans une région où les besoins de santé nécessitent des investissements », clame José Evrard qui souhaite construire de nouveaux établissements de santé dans chaque département, mais sans trop savoir où. « Il faut voir, selon les besoins », élude-t-il. Et alors même que la santé n’est pas une compétence prioritaire de la région, le candidat de Debout la France fustige encore l’Europe : « On est sous les fourches caudines de l’UE qui nous a poussés à supprimer des lits. Ce sont de gros investissements de la région, mais il y a sûrement des dépenses ailleurs que l’on peut supprimer », assure-t-il sans préciser lesquelles.
Le candidat veut aussi davantage de services publics dans les campagnes. Mais, comme pour les hôpitaux, leur implantation reste floue : « Il faut voir les besoins, discuter. On ne peut pas décréter l’implantation d’un bureau de poste mais on peut décréter la nécessité d’un bureau de poste », lance José Evrard. Là encore, face à l’incompétence de la région en la matière, l’UE en reprend pour son grade : « Ça fait partie des objectifs de l’Union européenne de casser les services publics », insiste le candidat.
Un nucléaire « nécessaire »
Au sujet des éoliennes, il ne sera pas le seul candidat à se prononcer contre au profit du nucléaire : « Les centrales nucléaires sont nécessaires. En termes de durée de vie, c’est incomparable avec les éoliennes puisqu’on peut faire tenir une centrale jusqu’à 80 ans sans problème », affirme José Evrard. Sauf que le parc nucléaire français vieillit et que la région n’a ni la compétence, ni les moyens de les rénover ou de financer de nouvelles installations, comme un EPR. « La région doit faire appel à l’Etat, sauf que l’Etat n’est plus maître de sa monnaie et de ses investissements puisque c’est l’Europe qui décide et les Allemands », fulmine le candidat.
Un cercle vicieux dont José Evrard a peut-être trouvé le moyen de sortir : « Le pouvoir d’agir d’un président de région, c’est de dire à l’Etat de ne plus accepter la gouvernance de Bruxelles et de sortir de cette situation européenne », conclut-il. Un « frexit » pour dire clairement les choses.