POLITIQUEEn pleine crise sanitaire, l’union de la gauche toulousaine peut attendre

Elections municipales à Toulouse : Dans un contexte exceptionnel, l’union de la gauche peut attendre

POLITIQUEDans le contexte exceptionnel de la crise du coronavirus, l’union de la gauche pour les municipales à Toulouse avance. Mais à petits pas, puisque le temps ne presse plus
Hélène Ménal

Hélène Ménal

L'essentiel

  • En pleine crise sanitaire, naturellement la politique ne reprend pas ses droits à Toulouse.
  • Arrivé en tête des candidats de gauche, l’écologiste Antoine Maurice a passé un accord avec l’ex-maire Pierre Cohen.
  • Mais, alors que plus rien ne presse, les négociations n’ont pas encore abouti avec la socialiste Nadia Pellefigue.

Le coronavirus a cette faculté d’étirer le temps. Le vote de dimanche pour le 1er tour des élections municipales paraît s’être déroulé il y a un siècle. Et, à Toulouse, l’union de la gauche pour un second tour désormais lointain, peut attendre.

Sans cette épidémie, y aurait-il eu ce mardi à 18 heures, une liste commune emmenée par l’écologiste Antoine Maurice (Archipel, 27,57 %) pour affronter le maire sortant Jean-Luc Moudenc (LR, soutenu par LREM, 36,18 %) ? On ne le saura jamais.

« Nous avons pris acte des sages décisions du gouvernement. La première est de laisser les Français s’organiser, de nous organiser nous-mêmes » fait savoir l’équipe d’Antoine Maurice, dont les réunions de négociation ont été perturbées par la nécessité pour chacun de préparer une vie confinée.

L'archipélien Antoine Maurice (EELV) et l'ex-maire de Toulouse Pierre Cohen sont tombés d'accord dès le soir du 1er tour..
L'archipélien Antoine Maurice (EELV) et l'ex-maire de Toulouse Pierre Cohen sont tombés d'accord dès le soir du 1er tour.. - Archipel Citoyen

Mais, avant l’allocution d’Emmanuel Macron, un bout de chemin était fait. Celui qui était tracé dès dimanche soir et qui a vu l’ex-maire Pierre Cohen (Génération.s, 5,66 %) rejoindre la bannière archipélienne. L’entourage des deux candidats confirme que l’ex-édile a souhaité figurer en position non-éligible sur la liste fusionnée, marquant ainsi « son fort soutien à la démarche de rassemblement ». Car Pierre Cohen est en froid avec Nadia Pellefigue​ (UNE-PS-PCF-PRG), forte de ses 18,5 %, et sans qui Antoine Maurice ne pourrait pas espérer.

Un tas d’autres préoccupations plus urgentes

Sur les négociations entre Antoine Maurice et Nadia Pellefigue, Archipel indiquait ce mardi qu’elles « se poursuivent ». La candidate explique, elle, que dans les 24 heures qui ont suivi le scrutin, elle a dû, « comme des millions de parents », s’organiser « afin d’assurer la continuité de l’apprentissage scolaire de [ses] enfants et les entourer de toute [sa] tendresse ». Comme vice-président de la région Occitanie en charge du développement économique, elle a eu aussi fort à faire et reste « mobilisée » pour « accompagner au mieux les entreprises de notre territoire ».

Faute de temps, les deux candidats prennent le leur pour se mettre d’accord. Ou pas. Ce qui veut dire qu’il reste des divergences à aplanir. Et si la campagne est suspendue, Antoine Maurice, peaufine sa stature de challenger en titre. Mardi, aux côtés de Pierre Cohen, il a esquissé les décisions qu’il aurait prises en pleine crise du coronavirus s’il « était maire » : transformer la plateforme allô Toulouse en service d’écoute contre la solitude sur la base du volontariat des agents ou encore, maintenant que le métro ferme à 22 h 30, mettre en place un service de nuit de transport à la demande pour le personnel soignant.