SERIE TVLe maire de Dunkerque donne son avis sur «Baron noir», de Canal +

VIDEO. «Baron noir» sur Canal+: «On retrouve cette logique de carrière qui supplante les idées», selon le maire de Dunkerque, Patrice Vergriete

SERIE TVLe maire (SE) de Dunkerque, Patrice Vergriete, estime que la série dénonce davantage le fonctionnement des partis que les hommes politiques…
Gilles Durand

Propos recueillis par Gilles Durand

L'essentiel

  • Le maire de Dunkerque, Patrice Vergriete, a vu les deux premiers épisodes de la 2e saison de Baron noir.
  • Il estime que le personnage principal est très romanesque et caricatural.
  • Selon lui, les Dunkerquois n'ont jamais fait de rapprochements entre la fiction et la réalité.

Le Baron noir est de retour. La deuxième saison de cette série démarre, lundi, sur Canal +. L’ancien député-maire Philippe Rickwaert, alias Kad Merad, veut reconquérir la ville de Dunkerque, dans le Nord, après un séjour en prison. 20 Minutes a demandé au véritable maire (SE) de la ville, Patrice Vergriete, son avis sur cette série.

Comment cette série a-t-elle atterri à Dunkerque ?

Après mon élection en 2014, nous avons créé une cellule cinéma pour développer cette activité, avec l’idée que ça pouvait changer l’image de la ville. J’ai été prévenu par cette cellule du projet de Baron noir. Nous avons eu des échanges avec les réalisateurs. Il n’était pas question de rentrer dans la logique de création. Les artistes sont libres. Je voulais simplement que le rendu de la ville soit beau. Effectivement, il y a de très belles images de notre territoire.

On pense forcément à Michel Delebarre, l’ancien maire socialiste ?

Je crois que les inspirations sont multiples. Moi qui ait bien connu Michel Delebarre, je ne le reconnais pas dans le personnage de Philippe Rickewaert, sur lequel s’ajoute beaucoup de romanesque. En fait Baron Noir aurait pu être tourné à Toulouse ou à Marseille. En tout cas, les Dukerquois ne m’ont jamais fait d’allusion sur cette série. Ils font la part des choses.

Quelle est votre vision de cette série en tant qu’homme politique ?

Ça correspond à une autre époque : les années 80-90, je pense, car je ne les ai pas connues. En tout cas, ça ne représente plus la période acteulle. La preuve, c’est qu’on ne parle pas des réseaux sociaux alors qu’aujourd’hui, ils sont omniprésents dans une campagne électorale.

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Retrouvez-vous des éléments qui évoquent la réalité ?

Dans les deux premiers épisodes de la 2e saison que j’ai pu voir en avant-première à Dunkerque, une scène m’a fait sourire : quand le jeune candidat demande s’il faut mettre un mot personnel sous la porte des habitants. Ce sont des questions qu’on aborde, lors d’une première campagne.

Et concernant le fonctionnement des partis ?

Je pense que c’est cet aspect que la série dénonce, davantage que l’homme politique qui est cynique, mais attachant, car il a des convictions, des valeurs. C’est la logique partisane des partis qui est dénoncée. C’est caricatural, mais il y a du vrai dans la présentation de la course aux investitures avec cette logique individuelle de carrière qui supplante les idées et les réflexions de fond. Pas étonnant de voir, aujourd’hui, les hommes politiques sortir de ces logiques partisanes.

Retrouvez-vous quelques aspects de la vie politique ?

Sur la vie politique, je m’y retrouve, même si, je le répète, c’est caricatural. En revanche, ce n’est pas le cas sur le travail que fait un maire. Dans la première saison, il n’exerce jamais les fonctions de maire. On ne le voit jamais au contact de la population ou arbitrer pour faire avancer des projets. S’il avait été premier secrétaire du PS, par exemple, au lieu d’être député-maire, ça n’aurait rien changé au scénario.

Quel est votre avis personnel sur les deux premiers épisodes ?

J’ai préféré à la première saison où les affaires donnaient une image peu reluisante de la politique. Je trouve que l’histoire d’amour et de méfiance qui se noue entre les deux personnages principaux engage l’intrigue de façon plus subtile.