«Pas besoin de faire études spécifiques pour devenir député non ? » A 18 ans, Morgane Guerreau, la plus jeune candidate aux élections législatives n’a pas froid aux yeux. Investie dans la 4e circonscription du Val-de-Marne, elle représente Allons enfants, un parti dont les membres ont tous entre 18 et 25 ans. Majeure depuis le mois dernier, Morgane a commencé en politique il y a quelques mois, un peu par hasard.

« En double cursus mathématique et sciences sociales, je voulais juste m’investir dans une association. Et puis je suis tombée sur ce parti pour les jeunes. » Il y a quelques mois, Morgane découvre l’appel à témoin du parti pour trouver des candidats aux législatives. Et c’est par cette voie qu’elle plonge dans le grand bain de la politique, un maigre bagage à la main. « J’ai des cours de droit constitutionnel, du coup je savais ce que c’est qu’un député. Ça m’a aidé. »

Contre l’avis de Papa et Maman

L’étudiante, qui habite toujours à Villiers-sur-Marne avec ses parents, a dû braver leur désapprobation avant de lancer sa candidature officielle. « Ma mère m’a dit de ne pas me lancer mais je l’ai fait quand même. Au final, je suis bien contente. » Elle reconnaît que sa fraîcheur est une force mais aussi un inconvénient parfois. « La première fois que je suis partie faire un collage d’affiches, je me suis rendu compte de mon inexpérience. J’avais mal mélangé la colle, mes affiches faisaient des plis partout. J’ai dû demander à mon père de m’aider. »

Ses amies en témoignent, Morgane ne recule devant rien. « C’est une vraie boule d’énergie. Parfois, quand on tracte sur les marchés, elle parle carrément trop fort », explique Alicia Level, âgée elle aussi de 18 ans et candidate dans la deuxième circonscription de Seine-Saint-Denis. Les deux amies se sont rencontrées au sein d’Allons enfants mais ont commencé à tisser des liens lorsqu’elles se sont aperçues qu’elles avaient la même passion : les concours d’éloquence. « C’est autour de ça qu’on a vraiment sympathisé. » Un hobby bien utile aux deux jeunes filles qui viennent de se lancer dans la politique. « On prend confiance en soi, on apprend la rhétorique, on s’entraîne à convaincre. »

Et à ne pas se démonter, même dans les situations compliquées. « Je ne connais pas encore parfaitement ma circonscription. Du coup, il m’est arrivé de tracter sur des marchés où il y avait à peine 3 stands. Mais les gens sont intrigués, ils n’hésitent pas à venir à ma rencontre. » Elle dit entretenir également de bonnes relations avec les autres candidats qu’elle croise. « Le candidat d’Europe Ecologie les Verts m’a donné des conseils pour tracter. Par exemple, il m’a dit qu’il valait mieux rester groupé et ne pas se disperser. Il m’a aussi proposé de faire la tournée des bureaux de vote avec eux le jour du scrutin. »

Une future politicienne ?

Quand on lui demande si elle veut faire de la politique son métier, la jeune femme élude vite la question. « Après toute une année de cours à la fac, je ne sais toujours pas ce que je veux faire dans la vie. Alors après quelques semaines en politique, impossible de vous dire. » Sa camarde de promo, Lise, qui est sa suppléante, lui trouve pourtant les qualités nécessaires. « Elle s’intéresse vraiment aux autres et elle va à leur rencontre. En plus de ça, elle est très active ». Les deux jeunes femmes se lèvent tôt pour tracter tous les matins sur les marchés.

Mais au fait, est-ce que Morgane Guerreau pense être élue députée le 18 juin ? La réponse est non. « Si je fais 1 %, ce sera déjà bien. »