VIDEO. Présidentielle: Comment Marine Le Pen a multiplié les intox sur Macron pendant le débat
DESINTOX•Ce fut un festival de « faits alternatifs »...M.C.
La candidate du Front National a multiplié les attaques contre son adversaire d’En Marche !, n’hésitant pas à recourir aux rumeurs et fake news. Petite revue des plus grosses ficelles.
« Les TPE PME n’ont pas profité du CICE. » Le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) est entré en vigueur le 1er janvier 2013. Un de ses inspirateurs a été Emmanuel Macron quand il était secrétaire général adjoint à l’Elysée. Cet avantage fiscal « concerne les entreprises employant des salariés et équivaut à une baisse de leurs cotisations sociales », selon le gouvernement. Selon France Stratégie, un organisme de réflexion rattaché au Premier ministre, le CICE bénéficie davantage aux petites entreprises et aux PME. 78 % de la masse salariale totale des très petites entreprises (moins de dix salariés) est éligible au CICE, selon cet organisme, contre 56 % de celles des entreprises de plus de 2000 salariés.
« Vous buvez des coups à La Rotonde avec les grands groupes. » La candidate du Front national fait allusion au soir du premier tour de l’élection présidentielle, quand Emmanuel Macron s’est rendu dans la brasserie parisienne pour célébrer son score. Qui était réellement présent à cette soirée ? Des membres de l’équipe d’En Marche !, des « secrétaires », des « agents de sécurité », mais aussi « des politiques », des « écrivains ». Daniel Cohn-Bendit, Line Renaud ou Stéphane Bern ont été aperçus à La Rotonde. Selon Gérard Collomb, maire de Lyon et soutien de Macron, il y avait « surtout des militants et pas une majorité de people. »
« Vous avez vendu les chantiers navals de Saint-Nazaire aux Italiens. » Les chantiers de l’Atlantique sont passés sous le pavillon de Fincantieri en avril 2017, alors qu’Emmanuel Macron a quitté le ministère de l’Economie en août 2016. Fincantieri détient 48 % des parts, tandis que l’Etat français est actionnaire à 33,34 %. Mais les chantiers appartenaient auparavant à un groupe sud-coréen, STX Offshore & Shipbuilding. Sa filiale STX France a été mise en vente par la justice coréenne en 2016, alors que le groupe était en redressement judiciaire.
« Madame Parisot va peut-être être votre Premier ministre. » L’ex-présidente du Medef futur occupante de Matignon ? C’est ce qu’a imaginé Marine Le Pen, aussitôt démentie par Emmanuel Macron. « J’ai une annonce à vous faire : non ! », a rétorqué le candidat. « Madame Taubira alors ? », a lancé la candidate. « Non plus », a enchaîné Emmanuel Macron.
« Je n’ai jamais postulé » pour devenir Premier ministre, a précisé ce jeudi matin Laurence Parisot sur Europe 1. « Je finis par me demander si l’origine de cette rumeur n’est pas le Front national ».
Le candidat d’En Marche ! n’a pas encore fait connaître le nom de celui ou celle qu’il nommerait Premier ministre s’il était élu, à la différence de Marine Le Pen. Cette dernière a choisi Nicolas Dupont-Aignan, de Debout La France, comme futur locataire de Matignon.
« J’espère que l’on n’apprendra pas que vous avez un compte offshore aux Bahamas. » Emmanuel Macron a porté plainte ce jeudi pour « faux et usage de faux » et « propagation de fausse nouvelle destinée à avoir une influence sur le scrutin ». Cela fait suite à des rumeurs sur un compte bancaire d’Emmanuel Macron aux Bahamas. Rumeurs relayées par Marine Le Pen mercredi lors du débat. « J’espère que l’on n’apprendra pas que vous avez un compte offshore aux Bahamas », a-t-elle lancé au leader d’En Marche !, qui a aussitôt répliqué : « C’est de la diffamation ». Les rumeurs sont nées quelques heures avant le débat sur le forum 4Chan, où un internaute anonyme a publié des documents. Cet internaute accuse Emmanuel Macron d’avoir versé de l’argent dans une entreprise aux Bahamas. L’équipe du candidat a adressé aux rédactions un long démenti, pour prouver que les documents sont l’œuvre de faussaires.
« Vous étiez ministre quand vous avez vendu SFR à votre ami Monsieur Drahi. » « Si vous étiez bien renseignée, vous sauriez que pour les cas industriels que vous citez, je n’étais pas ministre, notamment pour le cas de SFR », a répliqué Emmanuel Macron. En effet, il n’était pas ministre de l’Economie, mais secrétaire général adjoint de l’Elysée, quand la vente de SFR à Patrick Drahi a été décidée. Emmanuel Macron a été nommé à Bercy le 26 août 2014. La vente de SFR, alors propriété de Vivendi, à Numericable, propriété de Patrick Drahi, a été actée près de quatre mois auparavant, le 5 avril 2014. Cette décision avait été prise malgré les réticences du ministre de l’époque, Arnaud Montebourg, qui avait fait savoir sa préférence pour le deuxième candidat à la reprise de SFR : le groupe Bouygues.
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