POLITIQUEUn passage de «Bienvenue Place Beauvau» n’arrange pas vraiment Fillon

Présidentielle: Un passage passé inaperçu de «Bienvenue Place Beauvau» n’arrange pas vraiment Fillon

POLITIQUELe livre que tous Les Républicains s’arrachent évoque l’existence fantasmée (ou pas) d’un cabinet noir à l’Elysée…
Julien Laloye

J.L.

«On n’a jamais vu ça, c’est un truc proprement exceptionnel. On vient de réimprimer 40.000 exemplaires, je ne sais pas si vous vous rendez compte ». Aux éditions Robert Laffont, c’est champagne tous les jours depuis que François Fillon a fait une pub d’enfer à Bienvenue Place Beauvau en prime time sur France 2. En une petite semaine, l’ouvrage s’est transformé un véritable carton littéraire (numéro 1 des ventes chez Amazon) qu’on n’avait pas eu le temps de décortiquer. Chose faite entre lundi et mardi, le temps de se dégager un peu de temps libre.

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Il nous semble y avoir déniché un truc (presque) totalement passé sous les radars, page 17, écrit noir sur blanc. « Le scandale du Penelopegate vient d’éclater et le parquet national financier a diligenté, à la lecture de l’hebdomadaire satirique paraissant le mercredi, une enquête sur l’emploi présumé fictif de Madame Fillon, comme assistante parlementaire de son mari. Mais cette fois, le supposé cabinet noir de l’Elysée n’y est pour rien ». WHAT ??? MAIS WHAT ??? (réaction primaire). Pour tout vous dire, on a cru à un rajout à la réimpression histoire de clore le débat, mais non. C’est la seule et unique version que nous tenons entre les mains, information confirmée à la source.

La page 17 du livre Bienvenue Place Beauvau.
La page 17 du livre Bienvenue Place Beauvau.  - J.Laloye

Donc,François Fillon balance une bombe en direct à la télé pour dire qu’un livre confirme la théorie du complot que son camp avance depuis des semaines… et en fait le même ouvrage indique clairement que dans son cas, il n’y a pas l’ombre du commencement du début de l’esquisse d’un complot. Enfin, ça, on n’en sait rien. Mais quitte à se fier à un bouquin aux hypothèses croustillantes, autant le faire jusqu’au bout, hein. A condition de l’avoir lu réellement.

Pas comme le député des Alpes-Maritimes Lionnel Luca, qui s’étonne sur Twitter « de la discrétion médiatique sur les activités de la "structure clandestine" citée dans Bienvenue Place Beauvau », avant de nous avouer un peu plus tard qu’il n’en a lu que des extraits : « Le livre est d’ailleurs introuvable bizarrement personne ne veut en recommander ». Petite astuce pour Lionnel au passage : on a trouvé le livre en cinq minutes dans deux librairies du XVe arrondissement, même si bon on travaille à Montparnasse donc c’était facile.

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Contre-attaque du clan Fillon

Pour défendre les arguments du député de Paris, Isabelle Le Callenec, membre de l’équipe rapprochée de François Fillon, commence par les éléments de langage habituels : « Le candidat a demandé l’ouverture d’une enquête car le livre évoque des pratiques condamnables si elles étaient avérées. Une demande a été adressée par courrier au parquet de Paris et au parquet national financier sans réponse à ce stade des deux juridictions. N’y aurait-il pas là deux poids, deux mesures ? » En somme, on retrouve ici la séquence répétée depuis jeudi dernier : un contre-feu de toute beauté, il faut le reconnaître.

  • 1. Ce sont des journalistes du Canard enchaîné qui ont pris la plume, on ne peut pas les soupçonner de rouler pour Fillon
  • 2. Les auteurs parlent bien d’une « mécanique aussi redoutable qu’efficace pour orchestrer les affaires judiciaires », (p.24, si on veut être précis).
  • 3. Une affaire impliquant un représentant de la droite est assez caractérisée (Valérie Pécresse et l’arrestation de son fils pour consommation de cannabis) pour générer une indignation collective et demander la saisine du Parquet national financier dans une lettre signée par six tauliers du parti, dont NKM et Christian Jacob.

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Et concernant la fameuse page 17 ? Isabelle Le Callenec a lu le passage incriminé : « Que le cabinet noir n’y soit pour rien dans le Penelopegate reste à prouver. D’où la nécessité d’une enquête ». Une ligne de défense qui se tient ? Les auteurs, eux, ne cessent de dénoncer « une instrumentalisation » à tout bout de champ, même s’ils se font aligner par certains confrères pour la supposée légèreté de leur travail, y compris le Canard enchaîné, qui écrit ce mercredi : « un reproche qu’on peut faire aux auteurs, outre leur vision policière de la politique, c’est de ne pas avoir suffisamment étayé leurs accusations ».

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« La réaction de François Fillon montre bien qu’il n’a pas lu le livre ou qu’on lui a mal fait ses fiches », tranche l’éditeur. « Mais on ne lui en veut pas, on n’a jamais vu un homme politique faire autant de publicité à un ouvrage ». Une publicité un peu précipitée, avec le recul.