Législatives 2017: Trois députés expliquent pourquoi ils «passent la main»
Législatives•Alors que l'Assemblée nationale a clôturé mercredi cinq années de legislatures, «20 Minutes» fait le bilan avec trois députés qui ont décidé de ne pas se représenter aux élections législatives des 11 et 18 juin prochains…Martin Guimier
Tombée de rideau à l’Assemblée nationale. Début janvier, à cinq mois des élections législatives, 118 avaient déjà décidé de ne pas se représenter, selon une enquête de FranceInfo. Depuis, d’autres, comme le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone, ont aussi annoncé vouloir raccrocher les gants. Volonté de laisser sa place, lassitude ou désenchantement, nombreuses sont les raisons qui expliquent ce retrait de la vie parlementaire. Trois d’entre eux ont répondu à 20 Minutes.
Bernard Debré (Les Républicains) : « Laisser la place aux jeunes »
Bernard Debré est investi député pour la première fois en 1986 en Indre-et-Loire.
Pourquoi partir ?
Tout simplement parce que j’ai 72 ans, et que j’en aurai 73 en septembre ! J’aurais sans aucun doute été élu si j’y étais allé, mais je n’avais pas envie de finir ma carrière de député à 78 ans, je pense sincèrement qu’il faut laisser la place aux jeunes.
Quelle est la suite ?
Je ne suis pas inquiet vous savez, je continue d’opérer à Shangaï de manière bénévole, je travaille toujours sur des dossiers à la Mairie de Paris… Et si François Fillon est élu président de la République en mai prochain, je continuerai à m’entretenir régulièrement avec lui, comme conseiller.
Quel conseil donneriez-vous à un député débutant ?
Se mettre dans le bain. Comprendre comment fonctionne l’Assemblée, étudier les pôles sur lesquels il va devoir s’investir et beaucoup travailler. Egalement être le plus humble possible, ne pas se prendre pour le nombril du monde. Pour finir, lors des questions posées au gouvernement, éviter les vociférations, qui font mal aux oreilles et qui n’apportent rien aux débats.
Laurent Grandguillaume (Parti Socialiste) : « Être élu n’est pas un métier »
Laurent Grandguillaume a été investi pour la première fois en Côte-d’Or en 2012.
Pourquoi partir ?
Je suis élu local depuis 2008 (conseiller général de la Côte d’Or), et je ne pense pas qu’être élu soit un métier, ni une finalité dans la vie, je pense au contraire que c’est un passage. Vous savez, en France, on a l’impression qu’il faudrait faire 40 ans de politique pour être crédible, alors que dans beaucoup de pays, les élus reviennent fréquemment à leurs activités initiales entre leurs différents mandats. Je ne pars pas avec un sentiment d’amertume, et je n’exclus pas non plus de revenir vers une fonction d’élu un jour.
Quelle est la suite ?
Je vais revenir à mon vrai métier, qui est celui de conseiller en formation. Par ailleurs, je vais m’investir dans plusieurs associations, directement impliquées dans la vie des citoyens. Je continue mes engagements, mais de manière différente.
Quel conseil donneriez-vous à un député débutant ?
Être tenace face aux résistances pour transformer les idéaux en utopies réalistes.
Noël Mamère (ex-EELV) : « Nous devrions être plus nombreux à passer la main »
Noël Mamère est député de la 3ème circonscription de la Gironde depuis 1997.
Pourquoi partir ?
Cela fait vint ans que je suis député, il y a un temps pour la transmission. Je n’ai été chassé par personne, j’aurais d’ailleurs pu rester, mais je pense que parmi les députés sortants, nous devrions être plus nombreux à passer la main.
Quelle est la suite ?
Je vais continuer à proposer des documentaires pour la télévision, continuer mes projets de livre… et bien sûr rester très connecté à la politique. Surtout en cas d’alliance d’EELV avec Benoît Hamon, que je souhaite, je continuerai à contribuer à la politique de manière différente.
Quel conseil donneriez-vous à un député débutant ?
Se battre, ne jamais se taire. Et ne jamais cesser la lutte pour que l’Assemblée ait plus de pouvoir.