POLITIQUELa campagne de Fillon toujours étouffée par le Penelope Gate

Présidentielle: Dans toute la France, la campagne de François Fillon toujours étouffée par le Penelopegate

POLITIQUE« 20 Minutes » est allé suivre plusieurs réunions publiques de soutien à François Fillon qui se déroulaient ce jeudi soir un peu partout en France. Pour les orateurs comme pour les militants, il aura surtout été question du Penelope Gate...
De nos éditions régionales à Toulouse, Marseille, Nantes et Bordeaux

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Tours, Versailles, Bordeaux, Toulouse, Nantes… Dix-sept « orateurs nationaux » ont été désignés pour prendre la parole ce jeudi et vendredi à travers toute la France pour remettre la campagne de François Fillon en marche. Mais il aura été beaucoup, beaucoup, beaucoup question du Penelope Gate. « Cela va être dur », a même concédé Alain Juppé, invité à prendre la parole à Bordeaux. 20 Minutes est allé prendre l’ambiance dans quatre meetings ce jeudi soir.

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Valérie Pécresse en mode défensif

A Sautron, dans la banlieue nantaise, la salle était comble (300 personnes) pour écouter Valérie Pécresse et les soutiens locaux de François Fillon.

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« Nous ne nous laisserons pas voler la victoire » aura été le leitmotiv de la soirée. De l’affaire Penelope, il a été question, bien sûr. Parfois avec humilité : « C’est vrai, il y a des pratiques critiquables. Il faudra qu’on y revienne après l’élection présidentielle », a reconnu la présidente de la région Ile de France. Souvent en mode défensif : « On ne peut pas faire porter le chapeau à un seul homme », « son programme de vérité dérange », ont insisté les orateurs.

« François Fillon a tenu bon dans la tempête, la page est en train de se tourner », a assuré François Pinte, président LR de Loire-Atlantique, sous les applaudissements nourris d’une foule majoritairement constituée de personnes à la chevelure blanche. « Cette épreuve, nous allons en faire une force », a renchéri Valérie Pécresse, avant de critiquer vivement le projet des autres candidats, Marine Le Pen, « qui nous emmènerait à la faillite », et Emmanuel Macron, « le populisme du flou », en tête.

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Les propositions de François Fillon n’ont été abordées qu’en dernière partie de meeting, exclusivement sous les angles de la lutte contre le chômage, de la sécurité et de la laïcité. « Il y avait un besoin d’union, on l’a ressentie fortement ce soir », se réjouit Karl, quelques minutes après avoir entonné la Marseillaise. « On est enfin passé à autre chose. Si les médias cessent leur acharnement, la victoire sera au rendez-vous », est convaincu Jean-Yves.

Près d’Avignon, Longuet et Bertrand rattrapés par l’affaire…

« Je viens de me faire opérer des dents de sagesse, mais même sur une civière, je serais venu défendre François Fillon et son programme ». C’est par une blague glissée aux journalistes que Gérard Longuet, au Pontet, a rappelé l’objectif de la soirée : parler du projet. Un objectif que l’ancien ministre de la Défense semble avoir lui-même oublié dans son discours : une longue démonstration historique sur « l’hystérie des médias en concurrence pour l’audimat » et « la démocratie confisquée par l’émotivité ». Avec des sorties parfois surprenantes.

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Xavier Bertrand, lui, a tenté d’aborder le programme. « De quoi voulez-vous qu’on parle dans cette campagne ? », lance le président du conseil régional des Hauts-de-France, bloc-notes calé sur le pupitre. La laïcité, le voile, l’agriculture, l’écologie, le RSI répond la salle.

Xavier Bertrand lors du meeting de soutien à François Fillon au Pontet, le 16 février 2017
Xavier Bertrand lors du meeting de soutien à François Fillon au Pontet, le 16 février 2017 - Guillaume SAMAMA

Quand tout d’un coup, c’est un militant qui remet LE sujet sur le tapis : « moi ce que je veux, c’est que la droite n’ait pas honte d’elle-même, s’énerve ce moustachu au fort accent du Sud-Est. La défense de Fillon, ses excuses… C’était nul ! »

A ce militant-là, Xavier Bertrand n’a pas répondu. Mais après avoir développé plusieurs points du programme c’est tout de même par un aveu, assorti de l’élément de langage du soir, qu’il a conclu son discours : « nous étions favoris, nous ne le sommes plus. Mais ne nous laissons pas voler cette campagne ! »

Baroin veut « créer les conditions de la victoire »

A Toulouse, François Baroin devant plus de 300 militants a estimé que cette présence « était la meilleure réponse à la campagne que nous vivons depuis trois semaines ». « Il n’y a pas d’autre alternative que lui, tout ça s’est pour occuper les médias », assure Anne, une adhérente du parti venue soutenir François Fillon. Comme de nombreux participants, l’affaire des supposés emplois fictifs de François Fillon n’est pas un frein à la candidature de l’ancien Premier ministre, « même s’il est mis en examen ».

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« Oui il y a des interrogations, oui il y a eu parfois de l’amertume, l’enjeu dépasse tout ça. Notre devoir est de créer les conditions de sa victoire », a exhorté le sénateur-maire LR devant un public conquis. Plus qu’un plaidoyer pour le programme du candidat de la droite, François Baroin s’est surtout employé à démonter ses adversaires. Après avoir accusé François Hollande d’être responsable de « l’affaiblissement de l’autorité de l’Etat », il a sorti la sulfateuse pour décrire les postulants à l’Elysée.

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La crainte des mercredis…

A Bordeaux, quelque 400 militants étaient réunis. Si la bretonne Isabelle Le Callennec avait été désignée comme oratrice nationale, c’est bien Alain Juppé que la foule attendait.

Meeting de soutien à François Fillon à Bordeaux, le 16 février 2017
Meeting de soutien à François Fillon à Bordeaux, le 16 février 2017 - M.Bosredon/20Minutes

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« Ne nous payons pas de mot, cela ne va pas être simple, cela va être dur ; il va falloir travailler pour remonter la pente », a concédé le maire de Bordeaux en introduction.

Alain Juppé, lors du meeting de soutien à François Fillon à Bordeaux, le 16 février 2017
Alain Juppé, lors du meeting de soutien à François Fillon à Bordeaux, le 16 février 2017 - M.Bosredon/20Minutes

« On nous a volé le lancement de la campagne de François Fillon », avait dit au préalable Yves d’Amecourt, maire de Sauveterre-de-Guyenne. « On le frappe en dessous de la ceinture, parce qu’au-dessus il est inattaquable », a poursuivi l’élu, qui assure que « rien n’était caché » et que « l’attaché parlementaire est au parlement ce qu’un nègre littéraire est à la littérature. »

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Si Yves Foulon, député d’Arcachon, avoue avoir été « ébranlé » il se dit aujourd’hui « rassuré » et affirme que « nous n’avons qu’un seul candidat, c’est François Fillon. » Finalement, c’est l’oratrice Isabelle Le Callennec qui aura le mieux résumer cette soirée : « Il reste 70 jours, nous pouvons gagner… Même s’il reste douze mercredis [en réalité 11]. »