ELECTIONSRégionales 2015: Les enjeux du second tour

Régionales 2015: Les enjeux du second tour

ELECTIONSTriangulaire, duel, abstention, tous les enjeux de dimanche…
Thibaut Le Gal

Thibaut Le Gal

Un scrutin indécis dans presque toutes les régions métropolitaines. Le Front national est sorti vainqueur du premier tour avec près de 28 % des suffrages exprimés au niveau national. Mais le parti de Marine Le Pen n’est pas certain de remporter des régions pour autant. La gauche pourrait limiter les dégâts et la droite profiter des retraits socialistes. 20 Minutes fait le point.

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Le FN peut-il tout perdre ?

Un montage photo réalisé le 9 décembre 2015 montre Marine Le Pen, candidate FN en Nord-Pas-de-Calais-Picardie (g) et Marion Maréchal-Le Pen, candidate en Paca - JOEL SAGET AFP

En tête dans six régions métropolitaines sur treize, le FN a été le grand gagnant du premier tour, réalisant un score historique au niveau national (28.43 % en métropole). Les candidats frontistes ont largement devancé leur concurrent dans deux régions. En Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Paca, Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen ont franchi la barre des 40 % des suffrages. Mais le retrait des listes socialistes pourrait changer la donne et bénéficier aux candidats de la droite, Xavier Bertrand et Christian Estrosi, donnés en tête dans les sondages.

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Les espoirs frontistes pourraient se tourner vers les régions où se déroulent des triangulaires. En Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine et en Bourgogne-Franche-Comté, Florian Philippot et Sophie Montel pourraient s’imposer si le report des voix à gauche et à droite n’est pas complet.

La gauche peut-elle limiter la casse ?

Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste le 20 juin 2015 à Paris - THOMAS SAMSON AFP

Avant le premier tour, la déroute du parti socialiste était annoncée. Mais le PS pourrait finalement s’en sortir mieux que prévu, et conserver plus de trois régions (Bretagne, Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes et Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées). La montée du FN au détriment de la droite lui permet d’espérer emporter deux ou trois régions supplémentaires, en Centre-Val-de-Loire, en Normandie, mais aussi en Ile-de-France, où l’écart entre droite et gauche reste très serré. De quoi effacer la perte de deux bastions historiques, en Paca et dans le Nord.

Un scrutin raté pour Les Républicains ?

Nicolas Sarkozy le 8 décembre 2015 lors d’une réunion électorale à Rochefort - XAVIER LEOTY AFP

Au premier tour, la droite n’a pas réussi à devancer le Front national, (26.85 % en métropole), n’étant en tête que dans quatre régions sur treize. Les Républicains peuvent espérer l’emporter dans la moitié des régions, mais ne sont réellement favoris qu’en Pays-de-la-Loire et Auvergne-Rhône-Alpes. Le parti pourrait profiter du retrait socialiste pour battre les Le Pen en Paca et dans le Nord. Dans les triangulaires, le scrutin s’annonce très disputé.

Les candidats LR pourraient souffrir d’une réserve de voix moins conséquente qu’à gauche. « Si les deux phénomènes jouent pour elle - mauvais reports à gauche et un peu de vote utile FN -, elle sera dans la fourchette haute. Si aucun des deux ne joue, elle peut se retrouver avec quatre régions », résume Bruno Jeanbart de l’institut OpinionWay à l’AFP. Si le parti ne parvient pas à remporter plus de régions que la gauche, le scrutin sonnera comme une défaite. Les critiques contre Nicolas Sarkozy devraient alors s’intensifier.

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Sursaut de mobilisation ?

Les électeurs se déplacent traditionnellement plus au second tour d’un scrutin. Aux régionales 2010 et 2006, l’abstention avait baissé d’environ 5 points (voir graphique). « L’abstentionniste en marge pourrait être incité à voter pour le FN pour mettre un coup de pied à la fourmilière. Mais la possibilité de victoire du FN peut aussi entraîner un élan de mobilisation contre lui », assurait à 20 Minutes Bernard Sananès, président du cabinet d’études et de conseils Elabe. Le réveil civique pourrait donc s’avérer décisif.

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Abstention aux régionales
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