Balayée dans de nombreuses régions, la gauche mise beaucoup sur ses valeurs sûres pour se rassurer dimanche soir. La Bretagne en fait partie. Largement en tête à l’issue du premier tour avec 35 % des suffrages, la liste de Jean-Yves Le Drian ne devrait pas être inquiétée dimanche à l’occasion de la triangulaire avec Marc Le Fur (union de la droite et du centre, 23,5 %) et Gilles Pennelle (Front national, 18,2 %).

140.000 voix d’avance pour Le Drian

Avec 140.000 voix d’avance sur le député costarmoricain au premier tour, Jean-Yves Le Drian pourrait même « faire un gros score », selon le politologue rennais Romain Pasquier. « Le contexte l’a servi. Il a été très présent dans les médias, même si ce n’était pas pour les régionales. Sa notoriété a été démultipliée », estime le spécialiste.

« [RÉSULTATS DÉFINITIFS] #bzh2015 Live https ://t.co/uPuiSkMIrD - Le Drian (PS) : 34,92 % - Le Fur (LR) : 23,46 % - Pennelle (FN) : 18,17 % — France 3 Bretagne (@france3Bretagne) 6 Décembre 2015 »

Absent avant le premier tour, le ministre de la Défense a en plus passé toute la semaine en Bretagne pour ses premiers pas, ou presque, dans la campagne. Là où ses homologues socialistes ont dû faire alliance avec les Verts dans d’autres régions, Jean-Yves Le Drian s’est même offert le luxe d’envoyer balader les écologistes, qui ne siégeront pas à la région. « Comme disait ma grand-mère, un peu ça va, beaucoup c’est trop », a-t-il lâché lors du débat sur France 3 Bretagne.

« #LT Je suis allé au 1er tour avec une liste de rassemblement composée de socialistes, de régionalistes, de communistes, d’écologistes. #FR3 — Le Drian 2015 (@LeDrian2015) 9 Décembre 2015 »

Vexés, certains écologistes pourraient s’abstenir, mais on les voit mal reporter leur vote sur les deux autres listes.

La droite ne part pas battu

Derrière, la droite aura du mal à se relever du gros coup pris sur la tête dimanche dernier. « On ne part jamais battu. Tout reste encore possible, il faut mobiliser les abstentionnistes », assure la députée Isabelle Le Callennec, proche de Marc Le Fur.

« Dimanche, Il y aura trois bulletins et une seule question : le socialisme -stop ou encore ? Pour la Bretagne il faut dire stop. — Marc Le Fur (@marclefur) 10 Décembre 2015 »

« Il n’a pas réussi à capter l’électorat modéré qui s’est tourné vers Le Drian. Il ne dispose en plus d’aucune réserve de voix ou presque », analyse Romain Pasquier.

Le Front national à l’affût

En Bretagne, c’est finalement le Front national qui pourrait réaliser la bonne opération du week-end. Assuré d’intégrer le conseil régional, le parti frontiste espère désormais obtenir un maximum de sièges au sein de l’assemblée régionale. Avec 18 % des voix au premier tour, Gilles Pennelle était un peu en deçà de ses espérances.

« "Le vote @FN_officiel n’est pas qu’un vote de colère mais aussi un vote d’espoir et d’adhésion." @TVR35 — Gilles Pennelle (@GillesPennelle) 10 Décembre 2015 »

Le candidat frontiste a répété toute la semaine qu’il pourrait atteindre 23 % au second tour. Ce serait évidemment une première en Bretagne. « Je pense que le FN peut encore progresser », avance le politologue Romain Pasquier.