«Nous sommes la seule liste à proposer une politique de gauche», estime Pierre Laurent (Front de gauche)
REGIONALES 2015•Et pour la mener à bien, Pierre Laurent (Front de gauche), la tête de liste Front de Gauche en Île-de-France, se dit même prêt à attaquer l’Etat qui doit 1,7 milliard d’euros à la région…Fabrice Pouliquen
Notre tour des candidats aux prochaines élections régionales se poursuit. C’est cette fois-ci au tour de Pierre Laurent, secrétaire nationale du Parti communiste français et tête de liste du Front de Gauche en Île-de-France, de répondre à nos questions alors qu’un grand meeting se prépare, ce mercredi soir [19h30], à la Halle Carpentier.
Vous n’avez pas tout de suite fait l’unanimité comme tête de liste du Front de Gauche en Île de France… Les tensions sont-elles désormais enterrées ?
Ces débats-là sont derrière nous, oui. Avec Eric Coquerel (Parti de gauche) et Clémentine Autain (Ensemble), nous sommes un vrai trio. Je l’avais dit en juin dernier lorsque j’avais formulé le désire d’être tête de liste : je voulais une conduite collective de la campagne. L’Ile-de-France a besoin de démocratie, de proximité. A ce titre, elle ne peut être dirigée par un chef. De la même manière, 30 % des candidats sur notre liste ne sont pas encartés à un parti politique, mais sont membres d’associations et/ou engagés dans la vie locale. C’est l’une de nos forces : nous ressemblons à l’Île-de-France, nous la représentons dans sa diversité.
Avez-vous pris du retard par rapport aux listes concurrentes en campagne depuis début septembre ?
Je ne crois pas. Comme partout ailleurs, les Franciliens sont plongés dans l’urgence sociale. La tête n’était pas encore à ses élections. Nous avons mis à profit les deux derniers mois pour travailler notre programme notamment lors de fabriques coopératives [des débats d’idées] menées avec des acteurs de la vie régionale. La campagne sera très intense dans le mois qui nous reste. Nous organisons un grand meeting régional ce mercredi. Le seul de notre campagne. Nous serons ensuite continuellement sur le terrain, au contact des citoyens. Les fabriques coopératives se poursuivront d’ailleurs. Il y aura des sessions sur la culture, la santé, la jeunesse…
« Si on veut une gauche courageuse, il vaut mieux compter sur ma liste que sur celle de Claude Bartolone », aimez-vous à répéter… Qu’est-ce qu’à votre liste de courageux ?
Nous sommes la seule à proposer une vraie politique de gauche, opposée à l’austérité. Le développement des services publics est au cœur de notre programme. L’Île-de-France en a besoin. C’est tout le paradoxe de la région : la plus riche de France, mais aussi la plus inégale. Cela transparaît dans l’accès au logement, à l’éducation, aux transports. Prenez les lycées par exemple. Il y a un fort besoin de rééquilibrage entre l’est et l’ouest de l’Île-de-France. Il faut construire plus de lycées à l’Est, dans l’académie de Créteil notamment. C’est ce que nous ferons.
Vous annoncez aussi beaucoup d’investissements dans les transports…
Il ne faut pas s’arrêter au passe Navigo unique. Nous proposons la gratuité des transports pour les moins de 18 ans et un passe seniors à 35 euros pour les retraités modestes. Nous promettons aussi l’embauche de 10.000 personnes. Des chauffeurs de bus, des chargés de maintenance, des agents pour garantir de la présence humaine sur les lignes…
Il y a de l’argent pour faire tout ça ?
Des taxes nouvelles doivent être mises en place. Sur les logements vacants, les bureaux vides, les parkings de centres commerciaux. Dans les transports, nous pensons possible aussi d’augmenter une nouvelle fois le versement transport. Surtout, nous ne voulons pas faire une croix sur le 1,7 milliard d’euros que doit l’Etat à l’Île de France au titre des transferts de compétences non compensés. Nous livrons la bataille pour récupérer cette somme, quitte à attaquer l’Etat en justice.
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En 2010, le Front de Gauche, dont vous étiez déjà la tête de liste, avait obtenu 6,55 % de voix au premier tour. Pouvez-vous faire mieux cette année ?
Nous l’avons vu dernièrement avec le conflit à Air France ou dans les réactions à la venue de François Hollande à La Courneuve… Beaucoup d’électeurs souhaitent une gauche fidèle à ses valeurs, courageuse. Notre liste correspond totalement à ça. Notre potentiel électoral est en forte hausse.