ELECTIONSRégionales: Le scrutin s'annonce très serré en Bretagne

Régionales: Le scrutin s'annonce très serré en Bretagne

ELECTIONSJean-Yves Le Drian tentera de garder la région aux mains des socialistes...
Camille Allain

C. A.

Le secret mal gardé a été levé vendredi. Jean-Yves Le Drian sera bien la tête de liste socialiste aux élections régionales. Avec la baisse de régime du PS et la montée du Front national, la Bretagne, qui a conservé ses frontières inchangées, devrait voir un scrutin serré les 6 et 13 décembre. La région devrait être particulièrement scrutée par le Gouvernement, qui mise beaucoup sur l’Ouest pour sauver ses quelques bastions restant. Voici les forces en présence.

Le Drian, l’ancien président.

A la tête de la région dès 2004, Jean-Yves Le Drian avait cédé la présidence à Pierrick Massiot après sa nomination au ministère de la Défense en 2012. On savait alors que le socialiste voulait revenir. « Ce sera un président intérimaire, pas un successeur », avait-il déclaré. Depuis sa prise de fonction à Paris, Jean-Yves Le Drian est très souvent revenu dans la région avec la casquette de ministre, mais pas toujours pour des sujets sur la défense. Apprécié, attendu, l’ancien maire de Lorient a gardé des liens privilégiés dans la région. Mais son éventuel cumul a déjà écorné son image. Lundi matin sur RTL, François Hollande a confirmé que Jean-Yves Le Drian «connaît parfaitement la règle» et qu'il devra par conséquent quitter le gouvernement s'il est élu.

Le Fur, le prétendant.

Il balaie le territoire depuis des mois, dans l’ombre, à la rencontre des chefs d’entreprise, des associations et des habitants. Le député costarmoricain Marc Le Fur (Les Républicains) a pour ambition de ravir la région, aux mains des socialistes depuis 2004. Moins connu que Le Drian, il est bien implanté dans les Côtes d’Armor et pourrait profiter de l’union de la droite et du centre. Mais ses positions peuvent apparaître confuses. On l’a d’abord vu coiffé d’un bonnet rouge pour défendre sa région, avant de l'entendre vivement s’opposer au mariage pour tous.

Pennelle, l’outsider.

D’abord implanté en Normandie, Gilles Pennelle est devenu l’homme fort du Front national en Bretagne où il laboure le terrain. Fervent soutien de Marine Le Pen, il profite de la montée en puissance du FN au niveau national pour ancrer le parti en Bretagne, là où les extrêmes ont tant de mal à prendre racine. Surfant sur les bons résultats en milieu rural aux départementales, Gilles Pennelle est cependant peu connu à l’ouest de la Bretagne.

Troadec, le bonnet rouge.

Il incarne sans doute l’autre vote contestataire. Christian Troadec, le maire de Carhaix, représentera les Bonnets Rouges aux régionales. Si on a vu l’homme très populaire au cœur de la révolte, on notera cependant que son mouvement s’est dissipé sans que l’on ne sache trop comment le situer politiquement.

Louail, le bonnet vert.

La mission s’annonce difficile pour le syndicaliste écologiste. Ecarté par les socialistes et pas vraiment en odeur de sainteté avec Le Drian, René Louail va devoir porter les dissensions du parti écologiste au niveau national. Dans une région très agricole, la tâche s’annonce rude.

Les autres.

La conseillère régionale écologiste Anne Camus, seule femme, représentera le Front démocrate. Jean-François Gourvenec mènera la liste d’Union populaire républicaine et Jean-Jacques Foucher la liste de Debout la France.