Eric Piolle: «Pour moi, ce n’est pas le gouvernement le plus sensible à l’écologie»

Eric Piolle: «Pour moi, ce n’est pas le gouvernement le plus sensible à l’écologie»

POLITIQUE – Le nouveau maire écologiste de Grenoble détaille ses premières mesures et commente l’absence d’EELV au sein du gouvernement de Manuel Valls…
Propos recueillis par Manuel Pavard

Propos recueillis par Manuel Pavard

Trois jours après le large succès de la liste EELV-PG aux municipales, Eric Piolle s’installe progressivement dans ses nouveaux habits de maire de Grenoble, jonglant entre les rendez-vous et les sollicitations médiatiques inhérentes à sa récente notoriété. «Mes journées sont déjà très chargées depuis plusieurs mois mais c’est vrai que j’ai beaucoup de demandes au niveau médiatique. C’est normal vu le côté pionnier de notre victoire.» Impatient de rentrer dans le vif du sujet, il dirigera, ce vendredi, son premier conseil municipal.

Quelles seront vos premières mesures?

Nos premières mesures seront la diffusion sur internet du conseil municipal, dès vendredi, et, très rapidement, la baisse des indemnités des élus qui avaient été augmentées de 25% en 2008. Nous allons également travailler sur la problématique scolaire et surtout sur la méthode, en remettant tous les acteurs autour de la table sur la question des rythmes scolaires.

Le projet de l’Esplanade porté par la municipalité Destot est-il mort et enterré?

Il y aura une rediscussion du projet de l’Esplanade. On a proposé de conserver une grande esplanade car on a besoin d’espace. Mais contrairement à la droite qui voulait seulement stopper le projet, on va ouvrir un nouveau débat avec les habitants pour construire une alternative avec la rénovation des logements et la création d’espaces verts le long de l’Isère.

Qu’allez-vous décider à propos de l’armement des policiers municipaux et de la vidéo-surveillance?

L’armement des policiers municipaux n’a jamais été débattu au conseil municipal et n’a pas encore été mis en place: on va arrêter ce travail. Concernant la vidéo-surveillance, un plan de déploiement a été engagé pour la fin d’année mais nous n’installerons pas de nouvelles caméras, qui coûtent très cher et n’apportent quasiment rien pour la prévention et l’élucidation. Néanmoins, la vidéo-surveillance répondait à certaines inquiétudes de la population. On va donc remettre le débat sur le tapis, l’objectif étant de déployer de la présence humaine.

Le nouveau président de la Métro sera élu le 25 avril. Vous n’êtes toujours pas candidat?

Non, je le redis, je serai un maire à temps plein donc je ne suis pas candidat. Nous discutons avant tout sur le projet et nous essayons de voir quels sont la bonne gouvernance et le bon président, en termes de capacité de travail et d’équilibre politique et collectif.

Que pensez-vous du refus des ministres écologistes de participer au gouvernement de Manuel Valls?

J’ai signé pour la première fois, hier, un texte d’EELV sur le plan national, qui appelle à ne pas rentrer au gouvernement. Pour moi, ce n’est pas le gouvernement le plus sensible à l’écologie et la nomination de Manuel Valls comme premier ministre n’est pas un mouvement dans la bonne direction. C’est une question d’équilibre. Les positions politiques de Manuel Valls en font clairement le plus à droite au sein du Parti socialiste, avec des idées extrêmement libérales et sécuritaires.