Nantes: Johanna Rolland a gravi une nouvelle marche
MUNICIPALES•La socialiste de 34 ans va succéder à Jean-Marc Ayrault...Frédéric Brenon
Elle a lancé tôt sa candidature, fin mai. Mais dès juin 2012, lorsque le poste de 1ère adjointe a été confié à Johanna Rolland, «la machine était en marche», assure un collaborateur de la mairie. «Du jour au lendemain, tout a été mis en œuvre pour la faire connaître du grand public. Rien n'est laissé au hasard. Sa campagne suit cette logique.» «C'est à ce moment-là que j'ai commencé à y penser, confie l'intéressée. Je n'avais pas du tout cette ambition avant de faire de la politique. Et j'étais très épanouie.»
Mais pourquoi cette mère de famille de 34 ans originaire de Vertou, six ans seulement d'expérience d'élue au compteur, a-t-elle été préférée aux autres prétendants socialistes pour succéder à Jean-Marc Ayrault?
Talents et mimétisme
«La jeunesse n'est pas une tare quand on possède ses capacités. Elle est à l'écoute, a une très grande clarté d'analyse, est proche du terrain, aime le contact», considère Patrick Mareschal, ex-président du conseil général. «C'est une bosseuse, elle cherche à tout comprendre, éclaire un proche. Elle sait fédérer et tenir une équipe. Elle a aussi ce côté infatigable propre aux grands élus politiques. Le rythme qu'elle imprime depuis le début de la campagne m'impressionne.» «J'ai toujours exprimé la volonté de rénover les pratiques politiques, ajoute Johanna Rolland. Je pense que ce message correspondait à une attente et qu'il a été entendu.»
Julien Bainvel, élu de l'opposition issu de la même génération, est moins convaincu: «Elle est un peu prisonnière du système Ayrault dont elle est l'héritière. Sur le style, le manque de chaleur, le sectarisme politique, le mimétisme est frappant.» «Comme chez Jean-Marc Ayrault, il y a chez Johanna de la pudeur et de la prudence dans l'expression, analyse Patrick Mareschal. Mais elle a sa propre personnalité et sa propre manière de faire, plus collective.» Cette idée persistante de l'héritage agace la nouvelle maire, selon son entourage. «C'est un peu réducteur, concède-t-elle. Bien sûr, j'assume une certaine continuité. Mais les actes incarneront demain ma différence.»