Attendue par les noctambules grenoblois depuis quinze ans, la salle de musiques amplifiées La Belle Electrique ouvrira ses portes à l’automne, dans le quartier Bouchayet-Viallet. Elle vient s’ajouter à la longue liste de salles déjà implantées dans le secteur: le Drak-Art, la Salle Noire, la Source, la Salle Rouge et l’Ampérage.

L’ouverture jusqu’à 6h testée six mois

La nouvelle n’a pourtant pas fait que des heureux, notamment chez les riverains. On se souvient qu’en avril 2013, la préfecture avait ordonné la fermeture de l’Ampérage à 1h contre 5h auparavant, à la suite des nuisances sonores dénoncées par plusieurs habitants.

Depuis peu, la situation s’est apaisée et l’Ampérage expérimente, jusqu’au mois d’août, un dispositif permettant l’ouverture de la salle jusqu’à 6h. «Le but est de faire coïncider la sortie des gens avec le démarrage des transports publics. Il faut éviter que des jeunes se retrouvent dans des espaces publics tard dans la nuit, faute de pouvoir rentrer chez eux, indique Olivier Noblecourt, élu Grenoblois et co-listier du candidat socialiste Jérôme Safar. Si cette expérience s’avère positive, elle sera étendue à d’autres salles.»

Renforcer les médiateurs et les policiers municipaux

Denis Bonzy (Nous citoyens), plaide également pour ce dispositif: «Grenoble est une ville jeune et étudiante, on doit pouvoir continuer à y faire la fête.» Pour concilier tranquillité des riverains et vie nocturne, le candidat appelle à un «renforcement de médiateurs de terrain pour sensibiliser les jeunes aux conditions de départs trop bruyants».

L’écologiste Eric Piolle va également dans ce sens: «Je me réjouis qu'il y ait eu un premier pas favorable à l'ouverture nocturne tardive. On a la chance d'avoir à Grenoble 60.000 étudiants qui sont une force et non une menace. Pour que ces jeunes puissent cohabiter avec les riverains, il faut un accompagnement et des médiateurs qui permettent d'établir le contact avec les habitants.»

Philippe de Longevialle (MoDem) rejoint ses concurrents sur la question de l’Ampérage, mais sous conditions: «Il faudra plus de transports en commun pour que ça fonctionne. Si ça n’est pas possible, il faudra mettre en place des navettes au milieu de la nuit pour éviter aux gens de rester dans les rues, car c’est ça qui cause les nuisances.» Pour réguler la foule aux abords des sorties, le candidat souhaite «une présence de policiers municipaux» plus importante.

«Respecter un contrat de confiance»

Un souhait partagé par Mathieu Chamussy (UMP) qui, à l’inverse, est plus réservé sur l’ouverture tardive des établissements: «Il faut agir au cas par cas. Les gérants doivent respecter un contrat de confiance et s’engager à contribuer à la bonne gestion des sorties. Ceux qui joueront le jeu verront leurs autorisations prolongées. Ceux qui ne le font pas seront sanctionnés.»

Mireille d’Ornano (FN) a quant à elle tranché. «Je suis d’avis de conserver les horaires de fermeture à 1h. C’est un débat insoluble, les riverains sont ennuyés d’un côté et les jeunes ont besoin de s’exprimer aussi. C’est compliqué.»